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15 novembre 2014 6 15 /11 /novembre /2014 21:26

 

Et l’IBP doit «assimiler» ces contenus. Voilà le fruit du choix de se rendre!

 

 

15 novembre 2014, St Albert le Grand, Docteur de l’Eglise

 

 Foto-Bergoglio.jpg

Pour l’inspection canonique, portraits bergogliens sur tous les murs de Courtalain

(et même dans la salle à manger....)

 

 

Les spécificités fondatrices de l’IBP.... introuvables

Une large documentation sur la situation actuelle de l’Institut du Bon Pasteur nous est arrivée. Nous la publions en bas de cet article, elle comporte :

 

1) Les deux textes des conférences du Secrétaire de la Commission Ecclesia Dei, illustrant le nouveau “protocole d’enseignement” pour le séminaire de l’Institut;

 

2) La lettre du 7 avril 2014 de Mgr Pozzo au Supérieur Général de l’IBP, contresignée par M. l’Abbé Laguérie (qui s’y félicite même «pour cette très belle réussite»);

 

3) Le «Rapport sur l’état de l’Institut du Bon Pasteur (2008 à 2013)  et perspectives» daté du 19 mars 2014;

 

4) Une lettre très significative signée par le Commissaire Forgeot.

 

Nous faisons remarquer que dans sa lettre à M. l’Abbé Laguérie (Supérieur de l’IBP par installation forcée de l'extérieur) Mgr Pozzo ne manque pas de souligner à propos des deux conférences : «je tiens à vous redire» la requête que «professeurs et séminaristes les étudient pour en assimiler le contenu». Il s’agit donc là des nouvelles lignes directrices de la formation dans l’Institut du Bon Pasteur. Dans le même temps, la “direction fantocheˮ  de l’Institut, dans le Rapport ci-dessus, cite la formule «les seules caractéristiques fondamentales» de l’IBP, mais sans jamais les nommer expressément; de ce fait pourrait s’en suivre (de façon illusoire, comme nous le verrons) une quelconque impression de leur maintien.

 

Analysons donc les conférences de Mgr Pozzo, nouveau phare pour l’orientation du séminaire de l’Institut, et voyons ce qu’il reste des spécificités fondatrices, car il ne correspondrait pas du tout à la réalité de penser que la “sensibilité” pour le rite ancien, seulement en raison de sa beauté et de sa solennité, puisse être une «caractéristique fondamentale» propre de l’IBP.

 

Que reste-t-il de la “critique constructive” ?

Comme il a été dit plusieurs fois en 2006 et dans les années suivantes, l’Institut du Bon Pasteur présentait comme ses spécificités propres - en plus de la charité pastorale et ecclésiale rappelée par son nom - la faculté reconnue d’une “critique constructive” de certains points du Concile Vatican II (et à plus forte raison des développements successifs) et la faculté, pareillement reconnue, de l’usage “exclusive”  du rite traditionnel, exclusivité qui pour les membres de l’Institut était conçue comme un engagement fondateur.

 

Dans la conférence, intitulée «Le Concile Vatican II : renouveau dans la continuité avec la Tradition», que reste-il du pilier originel de la critique constructive ? Cette faculté est réduite à la portion congrue, rien de plus qu’un petit renvoi submergé sous de nombreuses affirmations qui vont dans la direction opposée.

 

Par contre, Mgr Pozzo insiste sur la seule “herméneutique de la continuité”. Ligne qui en théorie, comme elle est souvent entendue, pourrait être opposée à celle des progressistes, mais qui en réalité s’est montrée à ce sujet une faillite. Pour confirmer cela il suffit de citer le fait qu’un “herméneute de la rupture” déclaré, tel que Mgr Tagle, a reçu malgré cela la pourpre cardinalice (en revenant affirmer récemment, et de manière triomphale, que “l’Esprit du Concile souffle à nouveau” et cela sans qu’il soit mis... “sous tutelle”). Cette solution s’est révélée être si peu convaincante que quelqu’un, in altissimo loco, a affirmé, dans la fameuse interview  à La Civiltà Cattolica, que le Concile Vatican II aurait été «une relecture de l’Evangile à la lumière de la culture contemporaine» (une des nombreuses choses dites et faites pas tout à fait en ligne avec l’herméneutique de la continuité). L’exigence incontournable d’appliquer l’herméneutique de la continuité vaudrait-elle donc seulement pour les traditionalistes ? De fait, l’importance que Mgr Pozzo attribue à la question herméneutique laisse si peu d’espace aux possibilités de critique, quoique “sérieuse et constructive”, qu’il insiste - dans une conférence si bien «réussie» - à l’appliquer en particulier à Dignitatis Humanae. Bien que, comme il le dit lui-même, cette Déclaration soit un «des textes de caractère pratico-pastorale» (p.8) - qui en soi exige donc un assentiment de degré inférieur -, même cela ne peut pas être critiqué? De fait lui, en contournant les critiques respectueuses mais ponctuelles, comme celles de Mgr de Castro-Mayer (cfr. La iberté religieuse: une position claire de Mgr De Castro-Mayer), propose de nouveau en substance les thèses du Père Basile du Barroux, thèses qui n’avaient pas convaincu les premiers membres de l’IBP en 2006 et avec lesquelles ils avaient pris leurs distances : maintenant les séminaristes de l’IBP doivent-ils les «assimiler» ?

 

Un autre exemple : Mgr Pozzo en vient à dire que le dernier Concile est «en parfaite continuité et fidélité avec la Tradition» (p.2). Une continuité même «parfaite» ! Donc l’herméneutique de la continuité n’est même pas, selon une telle approche, un mode pour aborder le problème de certains aspects du Concile Vatican II et des réformes successives. Différents auteurs par exemple (parmi lesquels le Cardinal Siri), avaient admis la présence dans ces textes de certaines ambiguïtés, à résoudre donc par une interprétation “à la lumière de la Tradition”. Non, même pas cela : si la continuité est même «parfaite», alors il ne s’agit même pas de la résolution d’un problème mais de l’affirmation - tautologique - de l’inexistence du problème. D’ailleurs une herméneutique de la continuité ainsi conçue (qui n’est même pas “ le Concile à la lumière de la Tradition”) est demandée non seulement pour les textes de Vatican II mais aussi sur toute la ligne : à tel point que le Bon Pasteur devrait mettre aussi en lumière «la continuité liturgique entre le Vetus Ordo et le Novus Ordo» (p.3). Et cela devrait-être «assimilé» par les séminaristes !

 

Mgr Pozzo indique qu’une telle herméneutique est la panacée de tout problème ecclésial et va même jusqu’à dire que le Pape François, comme Benoit XVI et Jean Paul II, s’est exprimé «sans équivoque» sur «l’indifférentisme religieux» (p.6) ! C’est le comble du triomphe de la pétition de principe sur la réalité.

 

Avec quel courage donc parle-t-on encore du maintien des «seules caractéristiques fondamentales» de l’IBP?

 

Il y a donc négation du problème. Pourquoi alors faire la ratzinguérienne “réforme de la réforme”? De plus : le Concile (et plus largement, comme nous avons vu) n’est pas un “Super Dogme” affirme Mgr Pozzo, en rappelant la caustique expression du Cardinal Ratzinger, cependant on est presque porté à penser que, si ce n’est pas un “Super Dogme”, c’est au moins un dogme (bien que pas l’unique). En effet, dans plusieurs passages de la conférence il semble presque qu’un tel Concile soit inséré dans l’objet de la foi. Suivant cette lignée, il n’est pas étonnant que, dans un tel protocole de formation doctrinale, Mgr Pozzo condamne aussi une position génériquement «minimaliste» sur Vatican II, qui soulignerait trop qu’il «n’est qu’un concile pastoral» (p.8). Il est évident que cette ligne n’est même pas favorable à un redimensionnement du dernier Concile. Et c’est aussi évident - pour celui qui n’est pas aveuglé par l’intérêt - que “la critique constructive” en ressort ensevelie, et que nous sommes même aux antipodes de ce point fondateur.

 

Que reste-t-il de l’ “exclusive” ?

Si c’était possible, encore moins.

 

En effet, Mgr Pozzo dans la lettre du 7 avril, citée plus haut, demande expressément une «application du motu proprio Summorum Pontificum et de l’instruction Universae Ecclesiae» qui soit «sans aucun exclusivisme». Nous avons du mal à croire que l’on puisse être autant aveuglé par la duplicité opportuniste (qui oscille entre le servilisme en public et l'extrémisme en privé) pour qu’on ne puisse pas voir que la direction indiquée est aux antipodes de l’exclusive. D’ailleurs, une requête aussi absolue («aucun exclusivisme») est un puits sans fond, que l’on peut appliquer aussi à ceux qui, par exemple, essayent d’utiliser le nouveau rite de la façon la plus traditionnelle possible : car même l’usage exclusif de la première des Prières Eucharistiques au choix (plus ou moins le Canon romain) est de tout façon un exclusivisme. De même, le fait d’exclure la dixième Préface, celle qui sent l’hérésie, dans laquelle on affirme que «l’humanité tout entière entrera dans ton (de Dieu) repos», serait de la même façon une exclusion.... Où finira-t-on en suivant cette voie, sinon au désarmement absolu de toute résistance catholique ?

 

Dans cette perspective, «il faut mettre en relief l’intime convergence des deux formes» (p.5) et en plus, serait «fortement conseillée» la concélébration des prêtres adhérents au Vetus Ordo qui opèrent dans les diocèses (p.7). Il est vrai qu'officiellement c’est donné comme un conseil et non pas comme une obligation ni comme un engagement. Cependant, cet adverbe, «fortement», est très peu rassurant et de plus est surtout préoccupant le contexte qui émerge de l’affirmation de Mgr Pozzo, qui jette sur tout l’ensemble une lumière assez sinistre.

 

En effet, il fait apparaître une étrange et inquiétante explication “herméneutique” : le Vetus Ordo n’a jamais été aboli en soi (p.4) et cela parce que, on précise de façon assez réductrice, l’Eglise «n’abolit pas une forme en tant que telle», cependant «l’autorité de l’Eglise limite ou restreint l’usage des textes liturgiques»; et dans les faits c’est cela qui «s’est produit dans les années de l’après-Concile», et tous doivent obéissance à ce genre de mesures restrictives (p.4), qui de fait peuvent ne pas permettre, en certains temps ou à certains sujets, la célébration de la messe traditionnelle quoique celle-ci, en soi, reste “jamais abolie”. Il s’agit vraisemblablement d’une herméneutique de la continuité tellement poussée à l’extrême (ne serait-elle pas elle aussi de «l’idéologisation» ?) qu’elle veut voir la continuité même entre le motu proprio Summorum Pontificum (avec son “jamais aboli”) et la notoire et récente prohibition d’une telle célébration à un certain Ordre, quoique bi-ritualiste et aussi partisan de l’obéissance aveugle. Mais - de facto - un pareil discours a aussi le ton d’un avertissement: dans la réalité concrète, la messe traditionnelle peut être enlevée.

 

On ne voit vraiment pas comment des avertissements de ce genre peuvent ne pas constituer un dangereux conditionnement psychologique, lorsqu’on les met aussi en rapport avec les fortes invitations à concélébrer. Conditionnement connexe également avec le souvenir des ordinations sacerdotales que la Commission, en accord avec le Commissaire Forgeot et l’Abbé Aulagnier, a bloqué - le 10 juin 2013 - la veille au soir de la célébration ! Deux diacres du Bon Pasteur ont appris à la fin de leur retraite préparatoire à l’ordination, que le lendemain matin, à 9h00, ils ne seraient pas ordonnés prêtres; ils ont dû renvoyer à la maison leurs parents (venus du Brésil), annuler leurs premières messes, et cela pour des «causes politiques», comme cela fut dit explicitement. En violant sans retenue même le canon 1030 (CIC).

 

On ne voit donc pas  comment une «assimilation» d’un tel discours dans l’enseignement, et dans un pareil contexte, puisse être compatible avec le charisme originaire de l’Institut, qui - avec l’autorisation du Saint Père - avait dans l’exclusive un de ses points fondamentaux.

 

Le reniement du charisme originaire de L’IBP, directement....

Les actuels Supérieurs de l’IBP sont-ils d’accord sur le fait de prendre cette voie ? Dans leur coeur certainement pas : au point d’ailleurs qu’en privé (avec un style qui ne nous appartient pas), ils parlent de Mgr Pozzo en des termes lourdement offensants et ont défini la “Nouvelle Messe” avec des expressions indicibles. Dans les conférences internes aux séminaristes (encore en 2014 !) l’Abbé Aulagnier a affirmé - avec une singulière exégèse de l’Apocalypse - que : «le blasphème qui sort de la bouche de la Bête c’est la nouvelle messe», et ce dernier a été nommé d’office par Dom Forgeot Recteur du séminaire (et tout ça, est-ce quelque chose de sérieux ?). Et pourtant, dans les discours publics l’Abbé Laguérie parle de Mgr Pozzo comme de notre “protecteur” et dans un texte officiel tel que le «Rapport sur l’état de l’Institut du Bon Pasteur (2008-2013) et perspectives» on parle de «soutien constant» de la part de Rome envers l’Institut en affirmant que cela l’aurait «maintenu intact sur ses bases solides»!

 

Dans ce document, les Supérieurs demandent certes «la faveur (sic!) de proroger ses Statuts en l’état et de lui (à l’Institut, ndr) accorder sa reconnaissance définitive par le Saint-Siège», mais ceux-là, comme il est évident dans le cadre que l’on vient d’exposer, seraient complètement vidés de leur substance. Les statuts actuels resteraient, éventuellement, juste pour la façade (et aussi en raison des objections publiques faites contre ces manoeuvres par certains contestateurs que nous connaissons bien...). Et cela est tellement objectivement fondé que dans ce document des “Supérieurs -marionnettes”- de l’IBP on lit que quelque modification des Statuts «pourrait paraître souhaitable à long terme», cependant «elle n’est pas envisageable aujourd’hui et pourrait lui être fatale». Il est considérable qu’une telle affirmation (on peut changer mais pas aujourd’hui) paraisse tout de suite après la phrase suivante, qui fait clairement référence à ce qui fut notre résistance interne, menée lorsqu’il était juste de l’essayer : «l’Institut du Bon Pasteur a besoin d’une période de calme, de travail, de perfectionnement dans les vertus de respect, d’obéissance (interne et externe) parfois bien malmenées par le passé».

 

Et il est tellement vrai que les voix critiques ne sont pas admises que, dans la documentation citée plus haut, nous avons trouvé aussi, de façon explicite, ce que dans la substance nous connaissions déjà : le Commissaire de l’IBP, l’Abbé Antoine Forgeot, auteur du “putsch de Fontgombault”, comme l’a appelé un des présents à la votation (Quelles sont les conséquences de l’altération du corps électoral de l’IBP? et La soi-disant “élection” de l’Abbé Laguérie à Supérieur de l’IBP), a écrit le 29 septembre 2013, à la Signature, pour «faire taire»  un prêtre de l’Institut, Don Stefano Carusi, «très procédurier et contestateur» . Mise à part la tendance obvie à personnaliser, nous remarquons avec stupéfaction que certains puissent être dérangés par l’attention à suivre droitement les procédures canoniques (du reste, c’est la mode....); mais remarquons aussi le conditionnement sain, cette fois-ci, qu’ont représenté, évidemment, les objections des résistants.

 

De leurs côtés, les Supérieurs réinstallés par l'extérieur ont-ils quelque chose à redire sur «l’assimilation» d’un pareil “protocole doctrinal” ? Et, sans se limiter aux documents : ont-ils quelque chose à dire sur les scandales de l’actualité ecclésiale, comme par exemple au Synode ? L’Abbé de Tanouarn par exemple, qu’ils appellent “la gauche de l’IBP” et qui n’est pas sur nos positions, a bien eu cette honnêteté intellectuelle sur son blog par des articles documentés. Disputationes Theologicae a écrit : allons “Aux racines du poison synodal”, en rappelant certaines de ses études contre la “Nouvelle Théologie”. Et les supérieurs de l’IBP ? Ou plutôt, au lieu de résister loyalement à de telles pressions, ont-ils choisi la voie double de se montrer ralliés (et même élogieux) officiellement et de laisser à la sphère privée la critique qui par compensation est très violente et destructive ? Et ceux qui, à l’IBP, disent s’inspirer de l’esprit romainement combattif de Mgr de Castro-Mayer, ont-ils quelque chose à dire ?

 

 Nous sommes certes «très procéduriers et contestateurs», mais le fait reste que, nous, nous avons soutenu à visage découvert des thèses, nous avons réalisé des études sur les questions évoquées, dans lesquelles nous avons essayé de réaliser une saine critique et en même temps nous avons essayé d’indiquer comment les spécificités de l’Institut peuvent être compatibles avec les normes en vigueur (cf. Le “rite propre” et l' “herméneutique de continuité” sont-ils suffisants? et Novus Ordo Missae: la légitimité d’exprimer avec franchise une pensée théologique propre). Et eux ?

 

.... et indirectement

Il y a aussi une autre façon d’annihiler le charisme fondateur de l’Institut, en le reniant tout en voulant sauver son propre orgueil : cela réside dans le choix de certains prêtres, évidemment en désaccord avec les supérieurs “officiels” de l’IBP, de s’en aller individuellement ailleurs.

 

Dans le Rapport sur l’état de l’Institut (dans lequel on déduit en plus que la “compensation” pour ces changements, représentée par l’ouverture de nouveaux apostolats, laisse beaucoup à désirer, voir entre autres le cas de Zarate-Campana en Argentine...) ont dit que «deux de nos prêtres incardinés et un autre devant l’être, tous trois découragés, ont ainsi rejoint la Fraternité St Pie X». Au passage, remarquons que dans ce Rapport on parle de la FSSPX comme de «groupes «schismatiques»» à ne pas «conforter manifestement en leur funeste erreur» (significativement à l’unisson de quelques phrases de Mgr Pozzo dans son bureau à Rome), alors que dans d’autres occasions l’Abbé Laguérie s’est exprimé sur la FSSPX de manière bien différente.

 

D’autres prêtres encore de l’Institut ont rejoint la Fraternité St Pierre ou de manière individuelle les diocèses.

 

Il est clair (ou cela devrait l’être) que si on se dissout  ailleurs, évidemment on n’est pas solide dans sa propre identité. On n’estime pas avoir quelque chose de spécifique à dire.

 

Pour ne pas annuler ce charisme

Dans ce cadre, comment peut-on dire que “l’entrisme”, cette absolutisation du “être dedans”, est automatiquement la voie pour obtenir de plus grands résultats ? Ce qui a été rendu public plus haut, témoigne de l’exact contraire. Le vrai résultat obtenu en imposant ou en acceptant cette voie bien connue (et c’est bien le cas de le dire “errare humanum est, perseverare diabolicum”) est celui de rendre, dans les milieux traditionnels, certains complexés et craintifs de ne pas être suffisamment “intégrés” (ce qu’à l’IBP nous appelions le “complexe du rallié”) et d’autres - pris dans une spirale extrémiste - exaspérés.

 

Cependant, la conclusion à en tirer n’est pas celle de se résigner à la mort de ces spécificités fondatrices. Et c’est justement pour cela que les anciens résistants de l’IBP sont restés ensemble, réunis dans l'Association Saint Grégoire le Grand, en continuant de témoigner en faveur de ces spécificités qui en 2006 furent la raison d’être de l’Institut, et dont ils sont fiers.

 

Face à cette douloureuse annihilation, tant par la voie de l’opportunisme que par la voie complémentaire du découragement, nous pouvons par contre trouver dans la documentation examinée des éléments qui montrent comment notre témoignage, quoique modeste, est tout sauf vain.

 

Par exemple, s’exposerait-on à s’adresser au Suprême Tribunal de la Signature Apostolique -en faisant des affirmations aussi lourdes, surtout pour un religieux, telles que “faites les taire”- si les témoignages, que nos objections représentent, étaient sans effets ? Evidemment, nous sommes bien conscients des répercussions auxquelles cette franchise peut nous exposer, mais patience...

 

Et pour quel motif nous a été transmis ce matériel, évidemment par des confrères qui sont encore à l’intérieur de l’IBP, sinon parce qu’ils estiment vraiment que nous - à la différence d’eux qui ont la bouche et les mains liées - nous pouvons poser publiquement des questions?

 

Face à cette multiforme dissolution, nous proposons à nouveau le manifeste fondateur de notre jeune communauté (link).

 

 

 

Association de Clercs “Saint Grégoire le Grand”

 

 

Documents

n°1: Conférences du Secrétaire de la CommissionEcclesia Dei:

            a) “Le Concile Vatican II : renouveau dans la continuité avec la Tradition; 

            b) “Sacerdoce ministériel, liturgie et autres questions particulières”

  

n°2: Lettre du 7 avril 2014 de Mgr Pozzo au Supérieur Général de l’IBP, contresignée et notée par l’Abbé Laguérie;  

 

n°3: “Rapport sur l’état de l’Institut du Bon Pasteur de 2008 à 2013, et perspectives” daté du 19 mars 2014: introduction et conclusion


n°4: Lettre signée par le Commissaire Forgeot au Suprême Tribunal de la Signature Apostolique du 29 septembre 2013

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26 août 2014 2 26 /08 /août /2014 14:22

Nous publions et nous répondons

 

fellay-excardinado.jpg

 

31 juillet 2014, S. Ignace de Loyola

 

 

Sincèrement, je vous prie de me le consentir, votre article du 31 mai me semble embarrassant, contradictoire et animé de préjugés personnalistes qui n’ont rien à voir avec la Foi Catholique. Lorsque, par exemple, c’était vous de l’IBP qui faisiez l’accord, est-ce qu’il ne s’agissait pas d’un "accord de pouvoir"? De quel accord s’agissait-t-il, on l’a vu clairement quelques années après... Sommes-nous devenus tous des fous?

Ensuite, si la reconnaissance de la FSSPX était unilatérale, ne comportant aucun accord, elle serait une chose positive parce qu’elle n’exposerait pas la Fraternité à un "putsch” comme celui que vous avez vécu et comme celui des FI (Franciscains de l’Immaculée ndlr).

Insinuer, sans la moindre preuve, parce que certainement ce n’est pas une preuve quelques citations éparse de Simoulin, mauvaise foi, double jeux, ambigüité de différents types, n’a que la saveur d’une amère prise de position, parce qu’on ne veut pas admettre d’avoir fait un mauvais choix en 2006. Telle est l’impression que malheureusement vous donnez à presque tous les catholiques traditionnels italiens.

Je répète : la reconnaissance unilatérale n’implique aucun accord, ni officiel, ni officieux. Si, juste pour faire un exemple, une communauté acatholique me permettait de prêcher à ses fidèles parce que, selon leurs chefs, ce que nous soutenons est de toute façon positif pour eux...devrais-je refuser de sauver par ma prédication de telles âmes ? Et si une pareille autorisation, raison de plus, m’était fourni par le Pape légitime, quoique doctrinalement hétérodoxe, pourquoi devrais-je refuser une pareille opportunité ?

Je vous prie donc d’être raisonnables et de ne pas vous faire aveugler, comme d’en beaucoup d’autres de vos prises de position, seulement par l’esprit de revanche et de frustration qui dérive de votre malheureuse expérience.

 

Je vous remercie si vous voulez répondre à ces brèves lignes, dictées seulement par l’estime envers des prêtres que je considère quand même courageux, même si un peu trop enclins aux médisances.

Marco BONGI

 

 

 

Nous remercions Marco Bongi (connu comme auteur de plusieurs articles à l’unisson avec certains chefs de la Fraternité Saint Pie X) pour nous avoir écrit et - en lui permettant de dire tout ce qu’il désire - nous répondons bien entendu à ses objections.


   1) Nous remarquons avant tout que l’irritation, dont sa lettre « donne l’impression » et qui

« dérive » peut-être des gênantes dénonciations de notre article (comme les ambigüités obstinées de Mgr Fellay, qui sont chaque jour de plus en plus évidentes), semble avoir empêché l’interlocuteur de lire l’article en question avec la sérénité “raisonnable” qu’il souhaite.


Il ne semble pas non plus que les articles ici présents, et qui traitent du même sujet, aient été lus avec attention (nous ne les répéterons pas tous, il suffit d’aller les relire), ni le clair article de l’abbé Simoulin («quelques citations éparses de Simoulin» ?).


Nous sommes «fous», «aveuglés » et ainsi de suite...Cependant la «médisance», il nous semble, est ce qui se fait dans le dos, en cachette (ou en privé si on veut). Il n’en est pas ainsi des positions prises publiquement et soutenues dans un article, sur lesquelles on peut se défendre à visage découvert et en débattre à la lumière du soleil.


Ce site a posé - depuis longtemps, de façon ample et toujours publiquement - des questions gênantes. Le fait de les attribuer à la «frustration» ou en générale à des facteurs « personnalistes » (ce qui est la méthode classique de tous les régimes, de celui communiste à celui fraternito-fellayesque), pour disqualifier personnellement les objectants au lieu de se confronter sur les objections – avec une bonne dose de démagogie –, est pour le coup “être enclin à la médisance”.


Nous savons bien que la ligne du “grand compromis” (entre la FSSPX et les “intégrés” dans le Système ) a eu, en ces années, une grande influence sur certaines rédactions et sur de nombreux «catholiques traditionnels italiens», assez influencés par la “lignée Mons. Bux - Abbé du Chalard”. Nous savons aussi - documentation à l’appui - par quels moyens certaines lignées éditoriales, très populaires dans ce milieu, “reçoivent des conseils” encore aujourd’hui. Cette revue cependant (à la rédaction de laquelle participent des clercs et des laïcs), tout en appréciant les qualités de ces deux ecclésiastiques, n’apprécie pas du tout la ligne du “grand compromis”. Pour cela, en étant libre de la préoccupation des “chiffres” (et remarquons entre autre que l’évaluation des chiffres se révèle bien plus complexe et variable que ce que soutient M. Bongi), nous préférons faire le rôle de la troisième voie qui dérange, c'est-à-dire la voix critique. Sans trop se soucier du bâillon qu’on voulait nous imposer, plus au moins au nom du Vatican, notamment sur deux articles : le premier qui regardait la Commission “Ecclesia Dei” et l’autre, comme par hasard...la Fraternité Saint Pie X ! Curieux n’est-ce pas ? Pour l'imaginaire collectif cela semble absurde...

 

   2) Nous n’avons aucune difficulté à reconnaître à Marco Bongi (et à ses référents) que notre article du 31 mai est «embarrassant». Il doit être bien «embarrassant» un article qui, avec d’autres (que nous prions d’aller relire avec un moindre esprit de faction), pose d’une façon ou d’une autre, des objections auxquelles personne n’a été capable de donner la «moindre» réponse. Questions que nous proposons de nouveau ici , n’ayant pas encore obtenu de réponse :

1 – Pourquoi la régularisation canonique, qu’on l’appelle comme on veut, selon les chefs de la FSSPX en 2006 était «impossible» (et même «inconcevable») et maintenant, comme votre écrit le confirme, ne l’est plus au moins de principe ? Et de plus, la justification n’est pas réaliste : des chefs acatholiques qui sans aucune contrepartie confient leur fidèles à l’apostolat catholique ! Allons ! Sans contrepartie?


2 - Pourquoi envoyer une demande écrite de retrait du décret d’excommunication constituait à l’époque une condition, et même une condition inacceptable (selon Mgr Fellay), et ensuite lorsque celle-ci est envoyée par ce dernier, on parle alors d’annulation unilatérale du décret, sans aucune condition ?


3 - Pourquoi au sujet de cette lettre, si étroitement connexe à la mesure “unilatérale”, il a été diffusé - et par les deux parties, ce qui est étrange - seulement un morceau, et non pas la lettre dans son intégralité ?


4 - Pourquoi de ces passages de la lettre, qui était préliminaire au retrait du décret d’excommunication, les deux parties ont diffusé deux versions textuellement différentes, les deux relatées entre guillemets?


5 - Pourquoi le premier fax de Menzingen rapporte la même version que Rome et non pas la version postérieurement diffusée par la presse fraternitesque ?


6 - Pourquoi Mgr Fellay a longuement essayé de minimiser et dissimuler la portée de la version du Préambule Doctrinal souscrite par lui et envoyée à Rome le 15 avril 2012, dans laquelle (il a beau dire « aucun accord » !) il exprime des positions doctrinales qui « s’éloignent de manière impressionnante » de celles qu’il professait lui et la FSSPX ?


7 - Pourquoi dans la lettre de juin 2012, à Sa Sainteté Benoit XVI, Mgr Fellay, en plus de confirmer qu’il donnait aussi sa disponibilité à mettre de coté les questions controversées, pourvu qu’on arrive à un accord (ce qu’auparavant il avait réprouvé), n’affirme pas du tout un rejet clair du préambule doctrinal ?


8 - Pourquoi, dans cette lettre réservée à Rome, il dit plutôt que les ultérieures requêtes du Vatican ne seraient pas passées en raison du contexte de l’époque, et non pas en raison de leur contenu ?


9 - Pourquoi en janvier 2014, en niant ses demandes de rencontres avec le Pape Bergoglio (pardon, avec «le Pape légitime», ainsi que notre contradicteur s’empresse de préciser), il n’a pas dit qu’ils avaient déjeuné ensemble un mois auparavant ?

 

D’accord, d’accord, nous sommes “fous”, “aveuglés”, “amers”, “frustrés”, “friands de médisances”... ( avez vous terminé la liste ?). Mais où sont-elles, cher Monsieur Marco Bongi, les réponses à ces gênantes questions critiques ?


   3) Vous nous écrivez: « Lorsque, par exemple, c’était vous de l’IBP qui faisiez l’accord, est-ce qu’il ne s’agissait pas d’un "accord de pouvoir"? ». Nous répondons bien entendu même à cette tentative de détournement des questions posées par l’article ( qui portaient sur d’autres sujets car nous avons déjà parlé de l’IBP dans d’autres articles ).


Que l’esprit de certains membres de l’IBP ait pu être effectivement celui que vous indiquez, cela est malheureusement plausible et nous l’avons déjà écrit, sans esquiver les questions gênantes lorsque elles étaient “chez nous”. Certains estimèrent qu’ils s’étaient retrouvés dans une sorte d’état de nécessité et cela même à cause des expulsions faciles, et des sanctions en générale, ordonnées comme si de rien n’était par Mgr Fellay ( il faudrait se demander d’ailleurs, ce qu’il faut penser d’un Supérieur Général qui - dans une situation comme aujourd’hui - sanctionne tout le monde...sauf lui-même). Cependant l’esprit d’autres gens qui adhérèrent au Bon Pasteur en 2006 n’était pas celui qui est décrit (même si, malheureusement, tous n’ont pas réellement persévéré sur la ligne des débuts, surtout lorsque le moment est venu de passer de la théorie à la pratique) : l’esprit de beaucoup - que nous revendiquons avec fierté - était d’être en même temps romain et combattant, de garder unis la résistance et l’esprit romain, de se protéger ensemble autant de toute tendance à l’hérésie que de l’esprit schismatique.


Nous ajoutons - avec un peu de réalisme, dont l’absence serait fort peu traditionnelle - qu’il faut aussi un peu tenir compte…du contexte. On sait que dans le milieu de la FSSPX la tendance à passer d’un extrême à l’autre n’est pas rare, mais si même Mgr Fellay justifie n’importe quelle contradiction au nom du contexte, il faut bien qu’on reconnaisse un certain poids (quoique secondaire par rapport à l’objet) à ce facteur ! En 2006, en effet nous étions dans l’attente de la mesure pontificale en faveur de la Messe traditionnelle, aujourd’hui nous sommes dans l’attente des “ouvertures” synodales aux “divorcés remariés”!


Nous soulignons surtout que le cœur de la question réside dans le point suivant, au sujet duquel le contradicteur se comporte avec un “circiterisme” marqué (comme avait fait à son tour, par exemple, le théologien Kasper) : il tourne autour des véritables objets de la dispute, sans y rentrer. Le point capital, pour voir si notre discours est « contradictoire » ou pas, est celui-ci : quel est le critère pour dire si l’accord canonique est faisable ou pas ? Certes, comme toutes les choses humaines, il faut tenir compte d’un ensemble d’éléments, mais le critère substantiel - au-delà du contexte - quel est-il ?


Le Directeur de ce site, à l’époque séminariste, la revue Disputationes Theologicae, et aujourd’hui même la nouvelle fondation religieuse ( dont l’autre prêtre fut puni par la FSSPX - en étant déjà diacre! - parce que «trop papiste»), avaient dit : “si l’on demande ou pas des choses en conscience inacceptables, ou du moins trop imprudentes”. Telle est notre position sur le critère pour déterminer si l’accord est faisable ou pas. Ce qu’on appelle de façon synthétique et conventionnelle “l’accord” n’est pas un absolu en soi, quelque chose à faire à tout prix, mais - par esprit catholique et non schismatique - il ne peut pas non plus être exclu par principe, en attendant nécessairement la “conversion de Rome”. L’accord peut ne pas être faisable dans l’immédiat - douloureusement - et cela est à voir dans le cas spécifique, mais en soi il est toujours souhaitable, même si à Rome - douloureusement - on n’est pas encore revenu à la Tradition. Notre conduite a-t-elle été « contradictoire » avec ce critère que nous avons toujours professé?


Selon la thèse officielle de la FSSPX de l’époque, qui n’a jamais admis une correction à ce propos en en donnant de justes explications, le critère pour déterminer si l’accord est faisable réside dans la “conversion de Rome”, dans le “retour de Rome à la Tradition” : et cela (comme il a été dit à plusieurs reprises et de façon péremptoire) doit être un préliminaire sine qua non à la question de la normalisation canonique. La conduite de la FSSPX après 2006 a-t-elle été cohérente avec ce critère professé par elle à l’époque, par son chef (qui est toujours le même d’ailleurs ) et par son Chapitre générale de 2006, qui a parlé solennellement à l’unanimité - et de façon péremptoire - de ce préliminaire sine qua non?


La réponse, les fidèles de Mgr Fellay peuvent la trouver dans ce que nous avons cité et qui a été écrit par un membre autorisé comme l’abbé Simoulin, lequel, pour essayer d’être galant homme (comme au fond il l’est), a été obligé de “rattraper”, en inventant une “Nouvelle Conversion” de Rome, compatible en théorie - comme par hasard - avec le profil bergolien (pardon, du «Pape légitime»).


Et voyons un dernier aspect : cette revue n’a-t-elle pas critiqué les maux même lorsqu’ils concernaient l’IBP ? Au point qu’il y a eu d’abord une intense bataille interne, et ensuite la scission du groupe des résistants de l’IBP, petite, mais identitaire. Cette rédaction a-t-elle critiqué seulement la FSSPX ( comme cela arrive souvent, surtout dans les décennies passées ) et n’aurait-elle pas vu - ou feint de ne pas voir - les maux lorsqu’ils étaient ailleurs? Mais avez-vous réellement lu ce que nous écrivons?

 

   4) En 2006 nous avons fait un « mauvais choix », dit Marco Bongi. Il nous semble que le « mauvais choix » a été fait par la suite. Cela réside dans le choix, cependant assez contrasté et combattu, de ne pas tenir bon justement sur le ligne de 2006, que Rome nous invitait à reconsidérer, choix fait par la majorité de l’Institut (au début une minorité, ensuite devenue passivement majorité grâce à l’opportunisme).


En tout cas, nous sommes prêts à mettre en discussion nos choix, mais nous serions reconnaissants à ce paladin de la FSSPX s’il nous indiquait quelques alternatives concrètes.


Lui ne l’ayant pas fait, donc en attendant nous le faisons nous-mêmes. Un exemple concret : le directeur de ce site en 2006, étant séminariste dans la FSSPX, fut transféré d’Ecône en l’Argentine parce qu’il manifestait un désaccord sur la ligne officielle de la FSSPX de l’époque et selon laquelle la régularisation canonique - nécessairement et par principe sans dérogation - aurait dû suivre la “conversion de Rome”. Ce fut la ligne qui triomphât officiellement au Chapitre de juillet 2006, soussignée à l’unanimité ; un pareil principe fût donc voté aussi par ceux qui en réalité n’ont jamais arrêté de travailler pour “l’accord pratique” (comme ils l’appellent) et...sans “conversion de Rome”. Cependant ce style - os bilingue detestor – ne nous plaît pas et il ne nous a jamais plu, quoique à un bon nombre de «catholiques traditionnels italiens», pour reprendre vos mots, il plaît ou du moins ne déplaît pas trop (pensons à ce qu’un prêtre de la FSSPX disait il y a quelques années : les communiqués de Mgr Fellay sont «à double sens de lecture »; ce prêtre est aujourd’hui encore dans la FSSPX).


Quel était le motif de ce déplacement dans la lointaine Amérique du Sud? Le fait que à Ecône n’étaient pas admises des voix critiques à l’intérieur de la FSSPX alors qu’en Argentine par contre elles l’étaient?


Allons: le motif logique c’était de mettre le bâillon aux voix critiques, même si elles étaient loin d’être malveillantes, le motif c’était de les faire taire. Qu’aurait-t-il dû faire ce séminariste qui en conscience n’était pas d’accord, cher Monsieur Bongi? Aurait-il dû faire comme certains qui ont accepté la punition et ensuite sont revenus avec une position toute autre, au point qu’on se demande aujourd’hui s’ils n’ont pas subi un lavage de cerveau après leur séjour en Sibérie ? Aurait-il dû accepter de se taire en public et montrer son désaccord seulement en privé ( praxis, celle-ci, de «médisance», ne pensez vous pas ? ), exactement comme dans l’“Eglise conciliaire” ? Ou alors, aurait-il dû s’annihiler dans le Système ( en étant ainsi moins gênant pour la FSSPX, qui voudrait l’exclusivité de la “question traditionnelle” et pour cela tolère des personnes singulières “du milieu”, mais non pas d’autres groupes organisés ) ? Ce séminariste ne n’est pas du tout repenti, en conscience, d’avoir répondu non à l’arbitraire de la FSSPX, ainsi comme il avait répondu non et, avec la grâce de Dieu, répondra encore non à l’arbitraire d’autres, et d’avoir parlé - c’est un fait – contre les maux sur les deux fronts en 2006, d’avoir parlé contre les maux sur les deux fronts en 2010, et de parler contre les maux sur les deux fronts en 2014.

 

   5) Notre «expérience» de l’IBP a-t-elle été si «malheureuse » ainsi que notre disputant l’affirme ? Il est clair en effet que des motifs de souffrance ont été présents et nous ne les avons pas cachés, en parlant ouvertement de nos joies et de nos douleurs. Avez-vous lu l’article du 15 septembre 2013 ? Cependant il faut dire que le groupe des pionniers de l’IBP, quoique réduit en nombre, obtint à l’époque quelques résultats, contresignés officiellement par Rome, qui étaient positifs et nouveaux : que l’on pense à la reconnaissance, à l’époque, du droit à l’usage exclusif du rite traditionnel. Et cette revue pense être restée fidèle, et pas depuis aujourd’hui, au propos originaire de la critique constructive (qui est bien différent du “parler seulement en positif” proposé par le “document Pozzo” à la place de la critique constructive). Le “putsch” dont parle Marco Bongi dans l’IBP a eu lieu, mais non pas sans une dure bataille : et cela est une différence avec le cas des FI (et avant de la Fraternité Saint Pierre). Différence que notre contradicteur se garde bien de remarquer. On continue de constituer un point de repère, avec cette revue et avec le nouveau regroupement de clercs. Il est difficile de liquider notre expérience comme «malheureuse», au point qu’il y ait des gens, au Vatican comme ailleurs (FSSPX incluse), qui la voient comme de la fumée dans les yeux, et qui seraient bien contents si ce point de repère n’existait pas.

 

   6) Une quelconque approbation romaine de la FSSPX, on nous dit, «serait surement une chose positive parce qu’elle n’exposerait pas la Fraternité à un "putsch" comme celui que vous avez subi et comme celui des FI (Franciscains de l’Immaculé ndlr)».


De fait, les contacts tenus - et maintenus - surtout à partir de l’Année Sainte 2000, et toujours continués (malgré le fait qu’on annonce périodiquement l’interruption et la rupture) ont déjà “exposé” la FSSPX (que l’on regarde, de temps en temps, même chez-soi...) à des ruptures réitérées et récurantes. Limitons-nous aux Evêques : il y a treize ans, la FSSPX avait quatre Evêques ( déclarés « très soudés » et indivisibles ), plus un, celui de la communauté de Campos, déclaré totalement uni et solidaire (tant dans la position doctrinale qu’au point de vue opératif) avec ses quatre confrères de la FSSPX. Aujourd’hui ( que Marco Bongi, qui aime les chiffres, fasse ses calculs) les Evêques “très soudés” et indivisibles sont passés de cinq à trois : moins quarante pour cent.


Le chef de la FSSPX s’est “exposé” à signer un texte affirmant des choses que, jusqu’aux années précédentes, personne n’aurait jamais pensé (par exemple, la légitimité de la promulgation du Novus Ordo Missae). Chef de la FSSPX qui à ce jour n’a pas encore estimé opportun d’appliquer pour lui la même dureté qu’il réserve aux autres à l’intérieur et à l’extérieur, en donnant sa démission.


Il faut choisir : si l’on soutient que même ne pas faire l’accord comporte des problèmes et des dangers graves (c’est la thèse ouvertement soutenue par nous, vieux “accordistes déclarés”), que l’on songe aux aspects qui se passent “derrière les coulisses” comme celui des tribunaux internes, alors on peut - en partie - comprendre la conduite de Mgr Fellay qui a “exposé” la FSSPX aux risques de l’accord. Si par contre les choses étaient comme on nous avait dit dans les méprisantes réponses à nos préoccupations, lorsque nous “les accordistes” nous étions des dangereux “papistes figés”, comment peut-on alors défendre une conduite si imprudente comme l’a été celle de Mgr Fellay?


Décidez-vous donc...Vous avez dit des choses de toute sorte sur ceux qui ont fait des choix différents des vôtres, sachez aussi faire votre autocritique ou du moins supportez les critiques qui vous sont aussi adressées.

 

La Rédaction de Disputationes Theologicae

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31 mai 2014 6 31 /05 /mai /2014 08:45

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Le Pape François embrasse la main du prêtre “pro-homosexuels”.
“Accord doctrinal”? “Conversion de Rome”?

 

 

                                                                                                           31 mai 2014, Marie Reine

 

Disponibilité à l'accord, en le rebaptisant

 

Est parvenue à cette rédaction, de plusieurs sources, la notice d’un possible accord FSSPX-Rome pour la Pentecôte, du moins d’une tentative dans ce sens.

Au cours d’une discussion entre la Commission Ecclesia Dei et sa Sainteté le Pape François sur cet objet, les membres de la Commission auraient fait remarquer au Pape François qu’il n’y a pas plein accord sur la doctrine, et celui-ci aurait répondu que la chose n’est pas importante, même les néo-catéchuménaux ont leurs idées doctrinales, les lefebvristes ont d’autres idées doctrinales... Qu’on remarque bien : non pas que la “note théologique” des questions controversées soit de peu d’importance, mais c’est la doctrine elle-même qui n’est pas une chose importante. 

Est-elle vraie cette information? Evidemment, l’éventuelle présence d’une tentative qui va dans ce sens n’impliquerait pas automatiquement la réussite.

Mais il y a quelque chose. Nous en donnons ici certains éléments.

Déjà le mois passé, Mgr Fellay a redimensionné un jugements très lourd donné par lui sur le Pasteur Latino Américain (évidemment, toujours au nom du “contexte” dans lequel il s’était exprimé auparavant...); ce fait laissait prévoir qu’il y avait quelque chose dans l’air.

Dans des temps plus récents, Mgr Williamson a informé que Mgr Fellay aurait prospecté la possibilité d’une régularisation (mais, en jouant sur les mots, la régularisation aurait été appelée non pas “accord”, mais “reconnaissance unilatérale” ou “reconnaissance de garantie”); le Supérieur de la Fsspx a dit à ses séminaristes que ce serait une bonne chose, mais sans expliquer pourquoi dans le passé il disait tout autre chose (voir ici), invoquant seulement le refrain abusé et passe-partout du “contexte”  de ses affirmations passées.

En ces jours, vient de sortir la nouvelle que la direction de la Fsspx a déjeuné avec le Pape François : évidemment Mgr Fellay s’est empressé de minimiser la chose. Après tant de discours qui ont absolutisé et emphatisé que la Fraternité (et seulement la Fraternité) parlerait toujours publiquement, il n’a cependant pas estimé juste de donner lui même notice de cette rencontre conviviale, quoique brève et plus ou moins occasionnelle (évidement!).

De plus, dans un interview du 20 janvier dernier, paru sur le bulletin du district suisse de la Fsspx (avril-mai 2014), publié également sur le site officiel français La Porte Latine, à la question : « Y a-t-il eu une approche officielle de Rome pour reprendre contact avec vous depuis l’élection du pape François ? » Mgr Fellay a répondu de fait en dissimulant : « Il y a eu une approche ‘non officielle’ de Rome pour reprendre contact avec nous, mais rien de plus et je n’ai pas sollicité d’audience comme j’avais pu le faire après l’élection de Benoît XVI». Cependant Mgr Fellay ne dit pas que juste le mois précédant il avait rencontré le Pape François. Sa négation d’avoir sollicité l’audience il faut donc l’entendre, à la lumière de ce qui est sorti récemment, comme étant dite avec une restriction mentale. Il faut la lire ainsi : « la rencontre a eu lieu, mais elle n’a pas été officielle, je ne l’ai pas demandée ou en tout cas je ne l’ai pas sollicitée ».

Si une autre société ecclésiastique s’était exprimée ainsi, n’aurait elle pas été accusée d’utiliser un langage ambigu, un langage “conciliaire”?

 

Une intervention révélatrice

Il est ensuite sorti sur le Seignadou d’avril 2014 un article intéressant de M. l’Abbé Michel Simoulin,  entre autre chose, ancien Supérieur estimé de la Fsspx en Italie. L’article, qui s’insert dans la tendance citée plus haut mérite attention, à titre d’exemplification, vu l’autorité de son auteur et vu la circonstance selon laquelle, de façon notoire, l’auteur ne prendrait jamais une position contraire à l’animus des autorités de la Fsspx.

Dans cette article sont dites certaines choses auxquelles cette revue souscrit pleinement : «Qui dit ligne de crête dit danger des deux côtés. Celui d’une reconnaissance mal assurée en est un; le danger interne que nous venons de décrire en est un autre (il se réfère ici à la tendance Petite Eglise, ndr)». C’est ce que nous appelons “troisième voie”, “troisième position”.

Dans le texte sont dites aussi des choses que - historiquement et en soi - nous partageons de façon notoire : que l’on pense à la grave description des fortes tendances dans le sens Petite Eglise. Cette situation, maintenant décrite dans cet article, lorsqu’elle était dans les années passées l’objet de préoccupation (même de la part de personnes de l’intérieur ou de personnes amies), et lorsqu’elle était manifestée, attirait au minimum l’accusation de “faire des fixations”.

D’un autre côté dans l'article il y a aussi des choses que nous ne pouvons pas partager dans leur ensemble, comme l’absolutisation de l’appel à « faire front sous la sage et prudente direction des chefs que Dieu nous a donnés ». Il est vrai que, dans les circonstances présentes, il y a le problème très concret de la situation à gérer, de la “maison à faire tourner”; il est vrai que le diable en tentant sub specie boni travaille sans cesse à diviser; mais si une telle assertion, qui dans l’article n’est pas contrebalancé par aucune autre considération, était justement un absolu : comment justifier alors la résistance aux curés, aux évêques, aux papes, que “Dieu nous a donnés” ? Donner systématiquement à Mgr Fellay cette confiance aveugle, cette obéissance aveugle qu’on nie, à juste titre, aussi au Pape (surtout dans le nouveau cursus ecclésial), ne manifeste t-il pas justement cet esprit croissant de Petite Eglise que l’Abbé Simoulin dénonce et stigmatise, à juste titre ? Ces sages et prudents chefs, qui (quoique dans des circonstances difficiles) ont longtemps semé le vent, et aujourd’hui récoltent la tempête, sont-ils exemptés de donner des explications sur leurs contradictions ? Cet appel à l’unité, contredit par les sanctions obstinées de Mgr Fellay envers les dissidents de sa ligne du moment, peut-il exempter de tels chefs du fait de répondre aux objections soulevées, d’une façon ou d’une autre, par les accordistes claires et déclarées et par les anti-accordistes claires et déclarée? Y a-t-il seulement le raccourci systématique et autoritaire de punir celui qui pose des objections ou pourrait-on aussi répondre honnêtement - et ad rem - à ces mêmes objections? Un tel comportement n’est-il pas sectaire? Et ne resterait-il pas sectaire, même dans le cas d’un accord (de pouvoir) ?

Mais la principale affirmation de M. l’Abbé Simoulin avec laquelle nous ne sommes pas d’accord est la suivante, particulièrement intéressante parce que clairement explicative d’un concept qui n’est pas seulement propre à l’auteur de l’article mais qui est devenu à la mode.

 « Cesser de nous imposer d’accepter Vatican II sans discussion possible, et accorder cette liberté serait déjà une étape importante, car ce serait reconnaître implicitement que nos arguments ont de la valeur. Une autorité qui consentirait à cela serait déjà une autorité non hostile à la Tradition, voire désireuse de la rétablir dans l’Église, et ce serait déjà une vraie conversion de Rome ».

Discours qui rime avec le refrain de la “reconnaissance unilatérale”, “sans signer aucun accord”, “sans condition”, “comme cela fut pour la révocation du décret d’excommunication”... et qui - objectivement - est un mensonge. Cela sauve peut être son propre orgueil mais cela sacrifie certainement la réalité.

 

Le refrain de la “reconnaissance unilatérale” c’est à dire la voie de l’orgueil et du mensonge

L’évident embarras et les tentatives de rattrapage de ce membre autorisé et très obéissant de la Fsspx montrent bien comment de tels discours sur la “reconnaissance unilatérale”, sont, en parlant de façon objective et en sauvegardant les intentions subjectives, un mensonge. Comme ce fut objectivement un mensonge celui de la “révocation unilatérale du décret d’excommunication”. En effet, qui se souvient que Mgr Fellay avait dit que pour obtenir une telle révocation il aurait dû faire auparavant une demande écrite et que celle-ci était une “condition” et même une “condition inacceptable”, car en écrivant une lettre pour demander l’annulation du décret il aurait reconnu du même coup la validité du décret d’excommunication ? Est-ce qu’on s’en souvient ? Or cette lettre a bien été écrite et sans donner d’explication réelle sur son changement de position.

Pas seulement cela : la lettre dont il est question, qui était d’abord une “condition inacceptable” et qui par la suite ne constituait même plus une “condition”, tout en ayant été écrite, tout en étant donc un document public et important de par sa nature, n’a jamais été publiée intégralement. Encore pire, les deux parties ont diffusé, de l’unique passage qui a été publié, deux versions différentes, les deux citées entre guillemets.

Plus récemment, comme observé par Giacomo Devoto dans un article, dont le point de vue est diffèrent du nôtre, il est certain que Mgr Fellay a déjà signé quelque chose de doctrinal dans la direction voulue par le Vatican : parce qu’au Vatican ils ont encore le texte du préambule doctrinal, signé par lui il y a deux ans. Texte dans lequel le Prélat suisse affirme reconnaitre la légitimité de la promulgation du Novus Ordo Missae et souscrit le principe de réciprocité entre la Tradition et le Concile. Ce texte a été jugé ensuite par Mgr Fellay - lorsque l’accord n’est pas arrivé à bon port - moins opportun que ce qui lui avait paru, mais non pas un texte erroné dans son contenu. Et encore, dans la lettre qu’il a écrite au Saint Père Benoit XVI, suite à la demande vaticane de nouvelles concessions (autre document resté dans l’ombre et mis au jour seulement par des tiers), il a affirmé que ces nouvelles concessions, demandées par le Vatican à la Fsspx en mai-juin 2012, ne seraient pas passées à cause du contexte de l’époque ! Il est évident qu’on ne parle pas ici du contenu erroné et qu’il n’y a pas eu une rétractation claire (et faite chez les deux côtés) de ce texte. A un tel point que “les siens” ont pu comprendre - de façon un peu velléitaire et fidéiste - que le texte avait été retiré et en même temps les interlocuteurs au Vatican ont pu pareillement comprendre qu’il s’agit de la position du chef de la Fsspx, mais qu’elle ne pouvait pas être dite à haute voix à cause des problèmes internes du moment, à cause du “contexte”; il fallait savoir attendre.

Il y a d’ailleurs plusieurs façons de “faire des compromis”, parmi lesquelles souscrire publiquement un texte est seulement la façon la plus claire, à la lumière du soleil. Par exemple, lorsqu’Antonio Socci, une plume de formation non traditionnelle, mais honnête intellectuellement et courageuse, dans ces derniers mois, a écrit une série d’articles sur des étranges aspects de l’abdication de Benoit XVI - articles qui ont fait trembler plusieurs personnes au Vatican, plus que les discours un peu académiques qui pourraient rentrer en fin de compte dans un contexte de pluralisme - paradoxalement, du côté de la Fsspx bergoliènne se levèrent vite des voix normalisantes sur un sujet aussi explosif et capital.

Croyons-nous au primat de la vérité? Si nous y croyons, comment pouvons-nous soutenir (comme M. l’Abbé Simoulin le déclare explicitement et comme d’autres le soutiennent, mais avec une moindre clarté) que la liberté de discuter le Concile Vatican II s’identifie ipso facto avec le “retour à la Tradition”,  avec la “conversion de Rome”? Si les choses étaient ainsi il faudrait considérer convertis, par exemple, des gens que nous connaissons qui disent: “ tu es libre de ne pas accepter le Concile et moi je suis libre d’accepter le mariage homosexuel ”, “ tu as le droit de ne pas accepter la nouvelle messe et une femme qui veut avorter à le droit de le faire ”. C’est bien celle-ci une tendance croissante - post moderne, relativiste, libertaire et nihiliste - et notamment dans les nouvelles générations, catholiques compris.

Si nous croyons au primat de la vérité, nous devrions réagir au problème d’une tout autre manière par rapport à certains arrangements embarrassés pour dissimuler son propre changement. Il faudrait reconnaitre, en matière d’accord, qu’on s’est rendu compte qu’il y a des problèmes et des dangers tant à le faire (et cela est vrai) qu’à ne pas le faire. Il faudrait avoir l'honnêteté intellectuelle de dire que le critère principal de faire ou non un accord - et nous soulignons ce point capital - n’est pas la conversion de l’autorité, tout en le désirant évidement, mais le fait que celle-ci demande ou pas des choses en conscience inacceptables ou du moins imprudentes. Ainsi, on dirait les choses telles qu’elles sont, sans des raccourcis orgueilleux ou hypocrites. La conduite tenue jusqu’à aujourd’hui n’a pas été malheureusement celle-ci, la ligne funambulesque, tacticienne, ambiguë et autoritaire, longtemps suivi par Mgr Fellay (favorisée - il faut le dire - par certaines conduites du Vatican, qui en est donc co-responsable, surtout lorsque dans le passé il faisait monter les enchères quand Mgr Lefebvre demandait humblement l’accord) a exaspéré les esprits. Tout cela a créé un terrain défavorable à l’accord qui passe désormais comme un “truc pour magouilleurs” et a semé la division, a multiplié les ruptures.... A tel point que des personnes qui, il y a dix ou douze ans, étaient notoirement de sentiments accordistes, nous les retrouvons aujourd’hui, à plusieurs reprises, sur des positions anti-accordistes de manière exaspérée et obtue.

Si nous croyons au primat de la vérité, il nous faut reconnaitre que le danger dénoncé, celui d’une légitimation de la situation actuelle, d’une favorisation de la perspective pluraliste, danger que même Mgr Fellay avait avancé à partir de l’an 2000 (de façon un peu trop schématique, mais pas tout à fait à tort), en le présentant comme un danger inacceptable de l’accord, aujourd’hui subsisterait encore plus, même si on ne lui faisait pas signer (d’autres) textes.

Ou donc le chef de la Fsspx reconnait sérieusement s’être trompé ou, si le contexte était trop défavorable hier car l’Autorité ne revenait pas à la Tradition, et on aurait été complice du pluralisme relativiste, il s’ensuit alors qu’aujourd’hui il est encore plus défavorable. En suivant fidèlement ce que lui-même a dit, il ne peut pas se prêter à une telle chose; et ce n’est pas sérieux de se couvrir avec la feuille de figuier du discours, objectivement hypocrite, d’une Rome qui lui court après pour lui offrir une reconnaissance, sans aucun concours de sa part. Certes lorsqu’il va en pèlerinage à Rome il doit bien manger quelque part.... Pourquoi pas à Sainte Marthe ? On y mange bien, ce n’est pas cher, les serveurs sont sympathiques.... et tiens comme par hasard il y déjeunait aussi le complexe Pontife sud américain. Mais vous savez quoi ! Tant que j’y suis je lui passe mon bonjour en passant...

Si nous croyons au primat de la vérité, invitons chacun a assumer ses responsabilités avec honnêteté intellectuelle : il est vrai, cet accord de style bergolien, vers lequel - c’est un fait - on manifeste de la disponibilité, n’est pas un compromis: c’est une capitulation. On n’accepte pas le Concile Vatican II: on accepte le Concile Vatican III. Ce n’est pas un accord pratique, pas doctrinal : c’est un pragmatique et sans gêne accord de pouvoir, radicalement anti-doctrinal. Et cela au delà du fait qu’il arrive à terme ou pas, comme cela s’est déjà produit dans le passé. Pourvu qu’on sauve la façade, pourvu qu’on sauve son propre orgueil, on peut trahir la substance.

Si on n’a pas encore renoncé à réfléchir, comment tant de monde, dans ces milieux, peut-il ne pas s’en rendre compte?

 

La rédaction de Disputationes Theologicae

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2 avril 2014 3 02 /04 /avril /2014 17:45

Et auquel nous sommes restés fidèles.

 

2 avril 2014, San François de Paule


Talleyrand_David.jpg

        De Talleyrand, le prince des opportunistes

 

Les premiers jours de juin 2012, juste avant le fameux Chapitre Général, le Supérieur de l’IBP de l’époque donna l’indication, dans une conférence enregistrée, de se plier aux demandes contenues dans le texte de Mgr. Pozzo (pour lire le document, ici). Les séminaristes d’alors, à l’unanimité (sauf un absent depuis plusieurs mois et un autre qui est parti peu après pour la FSSP) réagirent en signant le texte ci-dessous reproduit.

 

Séminariste Łukasz Zaruski

Séminariste Bartłomiej K. Krzych

 

 

 

Séminaire Saint Vincent de Paul

18, place Alexandre Rillié                                                   

28290 COURTALAIN

 

7 juin 2012

 

Objet: «Exclusivité» de la Messe Traditionnelle et «critique sérieuse et constructive» du Concile Vatican II.

 

- - -

Conformément au canon 631 §3 du Code de Droit Canon ;

Conformément au document préparatoire au Chapitre Général (II, in fine);

Comme l'a rappelé le Conseil Général dans la « Lettre à tous les confrères clercs incardinés dans l'IBP » en date 20 janvier 2012;

Comme l'a également rappelé Monsieur le Secrétaire Général dans son message du 13 janvier 2012.

- - -

 

Nous, les Séminaristes soussignés,

nous nous adressons au Chapitre Général de l'Institut du Bon Pasteur en utilisant le droit de manifester officiellement et librement notre position en ce qui concerne les deux points majeurs relatifs au compte-rendu de la Visite Apostolique de l'année 2011/2012, à savoir :


a . « La question de la pratique de la forme extraordinaire, telle qu'elle est formulée dans les Statuts, est à préciser dans l'esprit de Summorum Pontificum. Il conviendrait simplement de définir cette forme comme le « rite propre » de l'Institut, sans parler d'«exclusivité» ».

 

b . «Plus que sur une critique, même « sérieuse et constructive », du Concile Vatican Il, les efforts des formateurs devront porter sur la transmission de l'intégralité du patrimoine de l'Église, en insistant sur l'herméneutique du renouvellement dans la continuité et en prenant pour support l'intégrité de la doctrine catholique exposée par le Catéchisme de l'Église catholique.»

 

1 . Quant au point «a», nous demandons formellement que le numéro 2 du ch. II des Statuts ne soit en aucune manière réformé:

«La fin particulière de l'INSTITUT est l'exercice complet du sacerdoce, dans la hiérarchie et la Tradition catholiques (...) Il suppose une fidélité envers le Magistère infaillible de l'Eglise et l'usage exclusif de la liturgie grégorienne dans la digne célébration des Saints Mystères (...) »

Ainsi seront maintenus non seulement l'esprit, mais aussi la lettre des Statuts parce que la lettre sans l'esprit tue, mais l'esprit sans la lettre serait par trop précaire et nous exposerait donc au bi-ritualisme.


2 . Quant au point « b » nous demandons formellement que, dans l'Institut, soit maintenue et même développée encore plus cette « critique sérieuse et constructive » du Concile Vatican II.


Ces deux points — l'un exprimé ipsis litteris dans les Statuts et l'autre contenu dans l'engagement signé par les fondateurs de l'Institut en 2006, et tenu par ses membres depuis sa fondation comme un vrai devoir - constituent vraiment la spécificité de l'Institut du Bon Pasteur, et sans eux il perdrait son unité, sa force et, nous semble-t-il, sa raison-même d'exister, sans parler des répercussions qui sensuivraient quant aux vocations. En effet, ces deux aspects, qui semblent être remis, assez explicitement, en question en ce moment, correspondent aux motifs principaux qui nous ont tous portés à choisir cette Société de Vie Apostolique plutôt qu'une autre. Certains parmi nous ont dû affronter des difficultés remarquables pour pouvoir être formés à l’I.B.P. notamment le changement de langue, l'éloignement du pays d'origine et d'autres difficultés d'ordre économique ou familial.

 

Enfin, ces deux points concernent non seulement le bien privé de chaque membre de l'Institut ou le bien commun de ce même Institut, mais le bien commun de toute l'Eglise.

 

C'est à cela que nous nous sommes engagés comme membres de l'Institut (définitif ou temporaire), c'est à cela que nous voulons demeurer engagés ; changer l'expression « usage exclusif de la liturgie grégorienne » et amoindrir la critique de Vatican II serait trahir notre confiance : nous nous retrouverions tous dans un Institut qui n'est plus celui que nous avions choisi au départ.

Nous voulons que ce document soit lu publiquement pendant le Chapitre Général et enregistré officiellement dans ses actes.

 

Soyez assurés, messieurs les abbés, de nos prières pour le bon déroulement de ce chapitre général,

 

[Signatures:]

 

Carter Yvain, diacre                             Parra Thomas, III année        

Lenzi Giorgio, diacre                             Rocha Francis, III année           

Pinheiro Daniel, diacre                          Zaruski Łukasz, III année       

Coelho Renato, sous-diacre                  Zucchi José, III année  

Pasquotto Luiz, sous-diacre                 Bonifacio Thiago, II année                       

Lutz-Wiest Grégory, IV année             Hormazabal Adolfo, II année  

Markiewicz Mateusz, IV année            Krzych Bartłomiej, II année                     

Gubitoso Pedro, III année                    Touche Guillaume, II année

Chudzik Ivan, I année                            Desmet Samuel, I année

Mattke Marcos, I année                         Quinquis Maxime, I année

Świętek Michał, I année                         Da Silva Anderson, I année


 

Pour voir le document original avec les signatures, cliquer ici.

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22 mars 2014 6 22 /03 /mars /2014 17:30

Interview du Supérieur

 

19 mars 2014, St Joseph Protecteur de l'Eglise Universelle

 

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1 - Quels sont les développements un mois après le manifeste de la fondation du 22 février 2014 ?

Abbé Stefano Carusi: Ce mois s’est envolé! Pris par les travaux pour l’installation pratique de l’édifice qui nous accueille (et il en reste d’autres qui nous occuperont pour un bon mois), la répartition des responsabilités, les cours de Théologie pour nos séminaristes et même des cours d’italien et de chant grégorien, l’Office en commun qui ponctue notre journée... Tout cela dans le recueillement de la campagne de Camerino, devant un beau paysage de montagne qui favorise la contemplation, la vie de prière et la paix.

Différents sites ont parlé de notre manifeste: Cattolici Tradizionalisti Marche, MessainLatino et Chiesa e post-Concilioen Italie, Tradinews, Riposte Catholique et Le Forum Catholique en France, Unacum en Pologne.

En Amérique Latine et aux Etats Unis, la nouvelle a paru dans les commentaires de différents sites catholiques.

Nous avons été également contactés par des prêtres, des séminaristes et des fidèles, de positions variées, parfois pour approfondir la nouvelle, parfois pour exprimer un encouragement et parfois pour nous soutenir.


2 - Avez-vous des nouvelles de la situation interne du Bon Pasteur?

Abbé Carusi: Malheureusement oui.

Quelques ex-confrères de l’IBP, qui n’ont pas voulu faire le choix de s’en remettre à la Providence, n’ont pas eu honte de faire quelques commentaires en privé, que nous connaissons mot pour mot, et dont l’aspect le plus triste est la mentalité d’ “ennemis de la Croix du Christ”.

Evidement, dans ce genre de situation, pour sauver en même temps “la gamelle” et son propre orgueil, on sacrifie la vérité; et on anoblit sa propre conduite par le vieil argument de l’utilité: «en restant à l’intérieur, nous pourrons plus efficacement changer les choses».

La réalité n’a pas attendu pour démentir cet argument qui est - objectivement - un mensonge : quelques jours après la publication de notre manifeste, nous avons appris que le Secrétaire de la Commission Ecclesia Dei, Mgr Pozzo, se rendra à Courtalain pour les Ordinations. Cependant, avant, il réalisera une inspection canonique au Séminaire de l’Institut le 3 et 4 avril prochains, pendant laquelle il tiendra deux conférences : comme par hasard, une sur le Concile Vatican II et l’autre sur l’insertion du charisme de l’IBP dans l’Eglise.

Mais quoi? De telles questions n’avaient-elles pas été déjà résolues? Il ne s’est donc rien passé, il y a 8 ans, en septembre 2006? Faut-il repartir à zéro avec l’ “intégration” dans l’Eglise? Mais ça dure combien de temps la mise sous Commissaire?

Pas étonnant donc que les nerfs soient très tendus au Séminaire...

Vraiment la voie du servilisme est un abîme sans fond, si des professeurs et des séminaristes ( même ceux qui avaient signé un texte officiel contre le “Document Pozzo” le 7 juin 2012 et quelques uns qui injuriaient en privé en dépassant largement les limites ), acceptent même ce qui va suivre : chaque séminariste pourra seulement «proposer deux questions sur chacun des thèmes ( questions intelligentes, sensées, compréhensibles, et même pourquoi pas intéressantes ), afin qu’elles soient collectées, synthétisées, analysées, triées, et enfin réunies et envoyées par mes soins à son[de Mgr Pozzo ndr] secrétariat en temps opportun».

Pas de questions libres donc. On peut mettre sur la feuille deux questions sur le Concile et deux sur l’insertion de l’IBP. Bref, un traitement de petits singes apprivoisés ( ce qui rappelle et parfois dépasse les méthodes utilisées par les régimes communistes soviétiques à l’égard des communautés orthodoxes asservies ).

Ce n’est pas nous qui le disons, c’est écrit noir sur blanc dans un document, que nous possédons en original, et qui a été mis dans le casier de chaque séminariste et prêtre du Séminaire. Le voici:

1 visite Pozzo Courtalain

Et savez vous qui est le rédacteur de pareilles requêtes et l’organisateur de cela? Un des anciens opposants de l’Abbé Laguérie ( nous voulons espérer qu’à l’époque il n’agissait pas pour des motifs humains, mais pour une divergence sur la ligne à suivre pour l’IBP ). Mais maintenant il est devenu Supérieur du District Sud Américain de l’Institut, en substance le poste déjà offert aux deux prêtres, membres du dernier chapitre de l’IBP, qui sont aujourd’hui à la Communauté Saint Grégoire le Grand. Evidement nous n’avions pas accepté. Non pas parce que l’Amérique du Sud ne nous plaisait pas, mais parce que le contexte était clair et donc très claire la contrepartie d’une pareille offre.

Quant à nous, nous préférons offrir la contribution d’une “question intelligente, sensée, compréhensible, et même pourquoi pas intéressante” à Mgr Pozzo: «Excellence, les questions demandées pourraient même être - en soi - intéressantes, mais ne pensez- vous pas qu’il vaudrait mieux que l’interrogatoire soit fait au Cardinal Kasper, qui dans la perspective du Concile Vatican Trois, vient de tenir un discours scandaleux, idéal pour l’auto-démolition de l’Eglise?».

Qu’en dites vous? Cette petite question constructivement critique, posée publiquement par notre Communauté, passera-t-elle les filtres dont il est question ci-dessus?

 

3 - Que pensez vous des déclarations de Mgr Rifan, lors d’une Messe Pontificale, sur sa rencontre avec le Pape François : «le Pape pense que la Messe Traditionnelle en Latin est un trésor pour l’Eglise et son unique peur est celle que la Sainte Messe dans la Forme Extraordinaire puisse être instrumentalisée». Mgr Rifan a répondu à sa Sainteté qu’il est en train de tout faire pour assurer que cela n’arrive pas et pour promouvoir la Forme Extraordinaire?

Abbé Carusi: Je pense qu’il s’agit d’un exemple, non rare malheureusement, d’une forme extraordinaire de servilisme et le fait que l’auteur soit ce même jeune prêtre, qui en 1988 n’avait pas posé “d’objections de conscience” en transcrivant à Ecône une phrase à la teneur sédévacantiste de Mgr de Castro-Mayer (déjà très âgé à l’époque, dans sa phase “extrême” et en tout cas sans jamais dépasser l’hypothèse personnelle), montre bien ce qu’est le “complexe du rallié”.

Mgr Rifan aurait pu saisir l’occasion de cette rencontre avec le Pape François pour Lui dire, dans la franchise et la “co-responsabilité” ecclésiales, tant louées par le Pape Latino-Américain : «Sainteté, les instrumentalisations n’allez pas les chercher loin.... Ne Vous êtes Vous pas rendu compte que, en Vous utilisant, certains se sont félicités - textuellement - : “Martini Papa” (ndr : “un nouveau Cardinal Martini a été élu Pape”)».

En faisant ainsi, Mgr Rifan aurait suivi l’exemple de Saint Paul, s’opposant publiquement à Saint Pierre dans la ville d’Antioche et aurait suivi l’explication probata donnée par Saint Thomas d’Aquin. Il aurait suivi l’exemple de la lettre de Mgr de Castro Mayer, dans les années 70, au Pape Paul VI. Il aurait suivi la franchise notoire du Cardinal Siri envers ce même Pape. Il aurait suivi même le récent exemple donné par un Cardinal ( créé par Jean-Paul II ) qui a courageusement mis en garde sa Sainteté du risque d’une facile instrumentalisation de certains de ses propos, ambigus et imprudents, qui ont des effets explosifs.

Par contre, Mgr Rifan a été... à gauche... de tous ses confrères dans l’épiscopat ! Il a choisi de se limiter à un discours “en positif” (certes très important) et de mettre en valeur l’appréciation théorique de cette liturgie appelée un «trésor pour l’Eglise» - on pouvait s’y attendre, vu les récents documents officiels - : bien, pourvu qu’on n’entende pas qu’elle est un “trésor”, de la même manière que les messes rock sont un “trésor”.

Il nous revient à l’esprit l’ex-opposant au gouvernement de l’Abbé Laguérie, dont on parlait plus haut, lequel, il y a juste quelques jours, affirmait sa volonté de rester dans la ligne des statuts fondateurs de l’IBP et en donnait les points phares. Bien, peut être nos critiques n’ont pas été vaines...Nous devons cependant noter la nature abstraite d’une telle assertion, car en confirmant les spécificités auxquelles il promet à nouveau fidélité, il oublie un des deux piliers: justement la critique constructive!

Ces deux histoires ont un dénominateur commun : sans nier la complexité des problèmes inhérents au milieu dit traditionaliste, la principale “instrumentalisation” est celle ci : le renoncement à parler contre la situation actuelle en échange de concessions liturgiques et d’éblouissantes cérémonies.


                                                                                                                           Nicolas Fulvi

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22 février 2014 6 22 /02 /février /2014 15:25

 

Samedi 22 février 2014, Chaire de Saint Pierre

 

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Les fondateurs de l’Association de Clercs "Saint Grégoire le Grand"

 

1) La réponse de la Signature et deux autres signes analogues

 

A ceux qui en ces mois nous ont demandé des nouvelles de la situation de l’IBP sur la bataille identitaire des résistants de l’IBP, sur des éventuelles nouveautés, nous avons souvent répondu de suivre cette revue, dans laquelle on pouvait trouver un certain nombre de réponses. Nous avions écrit que lorsque nous aurions eu des données certaines et complètes nous en aurions parlé publiquement ici. Nous le rappelons parce que, même pour la compréhension des développements récents, il est important de ne pas perdre de vue ce qui a été déjà exposé et éventuellement de le relire. 

Cela ayant été dit, nous avons maintenant des développements ultérieurs à communiquer.

En effet nous pouvons estimer que le Tribunal de la Signature a désormais répondu.

A celui-ci avaient été présentés quatre recours, de la part de trois prêtres de l’Institut, comprenant des objections de motifs différents. Deux de ceux-ci n’ont pas encore eu de réponse. Cependant la comparaison des délais d’échéance - en considérant d’ailleurs que nous avons attendu, ad cautelam, même un plus long délai - nous fait estimer raisonnablement que la procédure est désormais complète.

Voyons donc les deux recours qui ont reçu une certaine réponse.

- Un premiers recours - contenant surtout la demande de connaître certains documents inhérents à la controverse - a eu une réponse négative (Protocole 48 339 / 13 CA PICTAVIEN. Electionis, Rev. dus St Carusi - Pontificia Commissio Ecclesia Dei  du 17 septembre 2013).

Il s’agissait d’ailleurs d’une réponse contenant quelques éléments intéressants et assez inquiétants quant à l’intégrité des Statuts: Des réponses de la Signature, déjà quelques confirmations.

- L’autre recours, centré sur l’altération du corps électoral, ad usum Delphini, qui a procédé à la nouvelle élection (tellement effrontée que même au Burkina-Faso ils auraient réagi), a été initialement admis par le Tribunal (voir l'article en question: Des réponses de la Signature, déjà quelques confirmations). Ceci est déjà d’une certaine importance, en raison des motifs exposés dans l’article ci-dessus et dans celui du 6 décembre 2013 (Les raisons d’une bataille).  

Ensuite, par lettre datée 30 novembre et parvenue au recourant le 11 décembre 2013, il a été répondu que son recours était «peremptum» (ndr : délai du recours dépassé, archivé), en donnant des motifs - qu’on note bien - d’assistance économique et d’échéance des termes. En effet, le recourant, ne percevant pas depuis plusieurs mois le salaire fixe versé mensuellement par son Institut (comme il a été prouvé à la Signature, en envoyant la documentation des salaires non payés), a fait la demande d’un avocat d’office, selon les modalités prévues par le règlement du Tribunal. Possibilité refusée. Ce refus de donner un avocat d’office a été communiqué après l’échéance des trente jours, en disant en même temps que désormais le recours était périmé même si on payait (de la sorte qu’on ne pouvait même plus organiser une collecte de fonds). D’un côté ça fait un peu rire, vu la fameuse “Eglise des Pauvres”, et de l’autre, évidement, cela veut dire qu’ils n’avaient pas de raisons plus décentes pour refuser le recours, qui avait été reconnu possible de principe.

A cela, ce sont ajoutés deux autres signes qui vont dans la même direction:

- En effet, il a été communiqué aux prêtres de l’Institut, par lettre circulaire du 11 novembre 2013, que le Cardinal Jean-Pierre Ricard aurait été notre “Cardinal Conseil” (?). Ce dernier a récemment confirmé (cf: Franc-maçonnerie Magazine, n. 26, septembre/octobre 2013, p. 22) aller à des réunions de la Franc-maçonnerie, en répondant à ses prêtres qu’il s’agirait d’une «périphérie existentielle» (et nous qui pensions qu’il s’agissait du “Maître du monde”...). Serait-ce une certaine "mise sous tutelle" de l’IBP, comme issue et prolongement de la mise sous commissaire (Cf. Lettre de l’Ecclesia Dei qui annonce la nomination de Dom Forgeot à Commissaire)?

- En soi, la présence d’une sorte de visiteur permanent ne constituerait pas pour nous un problème. Mais le temps de notre résistance interne a manifesté que la position majoritaire au sein de l’Institut est malheuresement comme celle du “Marais” à l’époque révolutionnaire, que nous pouvons résumer par ces mots : «je ne suis pas d’accord:

a)  avec l’ensemble des requêtes du secrétaire de la Commission Pontificale Ecclesia Dei (ndr: quoique susceptible en soit de quelques discussions internes, ainsi que la Commission avait répondu à nos critiques)

b)  et avec l’éloge qu’en a fait l’Abbé Laguérie selon lequel cette requête majeure serait même une «bonne Providence» (cf: mail collectif aux prêtres du Bon Pasteur, 29 mars 2012, 10h52:  “Documents officiels”)

c)  ni avec sa disponibilité (un jour sur deux) au changement statutaire (cf: Monde&Vie du 20 octobre 2012: Interview avec l’Abbé Laguérie)

 ...mais moi, je ne suis pas disposé à me compromettre».

 

Et si la majorité n’est pas disposée à se battre pour défendre ses propres spécificités - qui seraient démolies par ce projet -, comment peut-on penser que la nomination d’un “Cardinal Conseil” (avec en plus l’installation forcée par l’extérieur d’un Supérieur Général) ne signifierait - elle pas un dangereux conditionnement de la juste liberté?

On peut malheureusement oublier des vérités désagréables (pour un certain temps), mais si le facteur principal de notre conduite c’est la volonté mondaine d’avoir à tout prix des assurances humaines, pour rester à proximité des “marmites de viande” (Ex. XVI,1), pourquoi aurions-nous fait le choix de l’IBP? Pour quelles raisons? Parce que le rite ancien nous plait? Serait-ce une question de goût, comme à l’un peut plaire le vin et à l’autre le champagne?


2) Notre réponse

 

Nous avons présenté les recours, autant pour utiliser toutes les cartouches mises à notre disposition, en voulant faire cette bataille jusqu’au bout, que pour nous en remettre, par rapport à l’avenir, aux signes que la Providence nous aurait donnés par l’issue de ces recours.

Ces signes, une fois obtenus, nous les avons acceptés.

Nous sommes reconnaissants à la Providence tout d’abord, parce que - à la différence des mises sous commissaire de la Fraternité Saint Pierre et des Franciscains de l'Immaculée - cette fois-ci, il y a bien eu une partie de la Société qui a dit “non” aux abus d’autorité; reconnaissants aussi pour la clarté de la réponse (en effet ce que nous espérions n’était pas une réponse ou l’autre, mais une réponse claire, qu’elle soit pour le «oui» ou pour le «non»).

Ayant vérifié les éventuelles possibilités, ayant posément réfléchi et ayant choisi un par un, et après être restés chacun à sa place, nous avons donc pris acte que l’heure de partir était venue. Mais partir sans se désagréger et se dissoudre ailleurs (comme sont en train de faire d’autres, qui n’ont d’ailleurs pas voulu faire la bataille de l’intérieur jusqu’au bout), mais en restant unis, sur la même ligne.

Nous sommes donc partis dans l’évidence sereine qu’il ne s’agit pas de questions d’ordre personnel, mais du choix de la ligne directrice: nous nous refusons de prendre la voie des prisonniers du “complexe du rallié” et de l’imprudente velléité d’être à tout prix “intégrés” (de même que nous refusons la prison mentale que constitue la spirale idéologique et extrémiste, dont Monseigneur Lefebvre mettait en garde en 1979). Aux apparentes suretés mondaines, nous préférons garder la juste liberté pour la bonne bataille.

Prêts à tout, et persuadés que c’est justement la présence d’une réaction, qui souvent freine les mauvaises tendances, nous avons constitué un nouveau sujet, fidèlement identitaire et flexible sur les modalités organisatrices: l’Association de Clercs "Saint Grégoire le Grand".

Ainsi, en restant unis et en proposant une référence, nous entendons donner notre contribution au bien commun, représentée par un tel témoignage (tantôt «en positif», tantôt «en négatif») en faveur de la Tradition catholique. Dans le cadre de cette démarche nous demandons donc à ceux qui partagent notre idéal de nous soutenir. A l’occasion nous communiquons nos coordonnées bancaires: Associazione chierici San Gregorio Magno, (IBAN) IT 87 H053 0868 8300 0000 0002 003; (BIC) BLOPIT22.

 

Dans l’attente confiante de l’heure de Dieu («si moram fecerit, expecta Eum, quia veniet et non tardabit», qu’on chante dans la neuvaine de Noël) nous entendons donc nous concentrer sur cinq activités majeures, qui seront notre contribution:

a) la formation de nos séminaristes dans la fidélité au Docteur Commun de l’Eglise;

b) la revue “Disputationes Theologicae”, qui est désormais suivie dans plusieurs pays (spécialement l’Italie et la France), par des personnes qui en apprécient la franchise ecclésiale. Ils voulaient la bâillonner, vous vous souvenez? La réponse a été: “non possumus” (Disputationes ne se laisse pas bâillonner).

Aujourd’hui, dans l’actuelle situation, cette voix libre doit continuer. C’est un instrument précieux pour faire cette ample critique constructive, dans laquelle nous avons identifié la spécificité du charisme originaire de l’IBP.

Justement ce point nous semble être névralgique, également quant à la fameuse question de l’exclusive. Quel sens cela aurait-il  (après avoir approuvé les statuts de l’IBP il y a peu d’années) de faire scandaleusement des pressions pour que les mots “rite propre”  substituent de façon forcée, dans les actes officiels ou du moins dans l’usage courant, les mots de “rite exclusif” (pour ceux qui ont librement choisi l’Institut)? Quel sens aurait-il sinon le fait que cette deuxième expression a une saveur de critique - tout en laissant le jugement catégorique à l’Eglise - de la réforme liturgique dont est issu le rite moderne? 

Comme il a été dit dans l’article: “Le rite propre et l’herméneutique de continuité sont-ils suffisants?”: nous ne nous sentons pas d’accepter pleinement le “document Pozzo (ou de simuler son acceptation). Nous sommes volontiers disposés à en accepter certaines suggestions, comme l’invitation à approfondir notre identité et notre cœur pastoral, mais nous ne sommes pas disposés - dans les présentes circonstances - à nous défaire de ce qui a été dit à la fondation par le Cardinal Castrillon Hoyos: une saine critique, la critique constructive, peut être un grand service à rendre à l’Eglise.

c) La vie de prière en communauté, spécialement pour le triomphe de la Foi, pour l’Eglise et pour les âmes, lesquelles se trouvant dans une grande épreuve ont besoin particulièrement de prières insistantes.

d) La Sainte Messe Traditionnelle en communauté (évidemment ouverte à tous ceux qui désirent venir), en pensant à ce que nous chantons dans l’Adoro te devote: «cuius una stilla salvum facere totum mundum quit ab omni scelere», et donc avec une grande confiance dans les fruits du Saint Sacrifice de l’Autel. Nous aurons d’ailleurs la possibilité de recevoir un grand nombre d’intentions de Messe, dont les offrandes peuvent représenter une aide précieuse pour cette œuvre.

e) Le fait de nous mettre à disposition pour les saintes confessions dans le cadre diocésain, ce qui dès à présent ne devrait représenter de difficulté pour personne. En esprit de charité ecclésiale et dans la conviction qu’une large présence au confessionnal, compte tenu entre autre de la diminution du nombre de prêtres, peut représenter une aide précieuse: comme allégement pour les confrères occupés dans les paroisses et comme une opportunité supplémentaire pour les âmes. Nous avons offert de bon cœur cette disponibilité, en recevant oralement des réponses positives; lorsque nous serons appelés, nous irons. 

 

A la Vierge du Rosaire de Fatima, conservatrice du «dogme de la Foi», à Saint Grégoire le Grand, à Saint Athanase, aux Saints Anges Gardiens, à l’âme bien-aimée de Monseigneur Piolanti, nous confions ces propos pour que nous puissions de cette façon coopérer fidèlement, selon la vocation reçue, à la restauration de la Foi.

 

Don Stefano Carusi

Abbé Louis-Numa Julien

Sém. Łukasz Zaruski

Sém. Bartłomiej K. Krzych

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13 décembre 2013 5 13 /12 /décembre /2013 11:11

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Identitaires


 

Dans la Neuvaine de l’Immaculée Conception 2013

 

Nous avons lu, récemment, trois discours que nous proposons très synthétiquement aux lecteurs de cette revue. Ces exemples concrets – ce sont des faits! – confirment des thèses déjà exposées dans ces colonnes, en montrant, plus que tout discours, la signification de la bataille de quelques membres de l’IBP (bataille pour laquelle certains prient, même à Rome, comme eux-mêmes nous l’ont dit); et qui montrent l’erreur profonde de l’argument habituel de l’alliance entre l’idéologie et l’opportunisme, c’est à dire la primauté de l’unité sur la vérité et la justice. 


1) Une homélie solennelle récente d’un haut représentant de la Fraternité Sacerdotale Saint Pierre

Le 17 novembre 2013, l’abbé Ribeton, le Supérieur du District de France de la FSSP, a célébré, à Saint Sulpice, la Messe en commémorant les vingt-cinq ans de cette Société. En lisant le texte (même assez long) de cette homélie - mise à part l’inexactitude qu’à la FSSP auraient été concédées toutes les conditions prévues dans le protocole “Ratzinger-Lefebvre”, puisque le Vatican (partagé et conditionné) n’a pas osé donner l’évêque à ceux qui ont choisi de faire l’accord - nous avons été frappés de constater une absence: nous ne trouvons aucune mention de la  “bonne bataille”! Il est question de vingt-cinq ans dans l’obéissance, mais aussi dans la “bonne bataille”, ce qui comporte donc le combat “en positif”, mais aussi celui “en négatif”? Le problème se pose: la Fraternité Saint Pierre veut-elle faire une bataille doctrinal? Le drame d’aujourd’hui est-il uniquement «la culture de mort dans une société sécularisée […] la folie d’un monde sans Dieu», ou bien est-il aussi «l’auto-démolition de l’Église», ce que le Pape Paul VI avait admis? Y a-t-il, ou pas, une crise au sein de l’Église? Non pas un “traditionaliste”, mais un centriste influent comme le Cardinal Ratzinger n’a-t-il pas peint justement dans cette fameuse conférence de l’été 1988, une situation intérieure objectivement anormale?

Il y a au contraire une autre perspective: «ces paroles du Saint-Père montrent que les mesures prises depuis 1988 ne sont pas une parenthèse miséricordieuse mais l’affirmation d’un droit de cité, une entière reconnaissance.»  Et plusieurs passages de l’homélie ont la saveur de la flatterie.

Lisant un tel discours, après un quart de siècle de la régularisation, nous nous sommes rappelé ce qu’a dit une fois l’abbé de Tarnouarn, qui observait avec sagacité que la Fraternité Saint Pierre vivait le complexe des dhimmi: chrétiens tolérés en pays musulmans, toujours à la recherche de la légitimation. Nous en arrivons à nous demander si la Fraternité Saint Pierre, qui est certes sérieuse et a, historiquement, des qualités estimables, s’est remise de la mise sous Commissaire qui eut lieu l’An Saint 2000. Et il nous revient à l’esprit ce que des confrères de cette société nous dirent en privé : notre erreur a été de tout accepter dans le silence; et maintenant il est trop tard! C’est comme ça que vous voulez finir? Nous, non: donc nous luttons.


2) La plus récente (d’après ce que nous savons) sanction draconienne dans la Fraternité Saint Pie X

Nous avons récemment lu, de source directe, le texte (daté du 11 novembre) de la “condamnation” de la part du Supérieur Général Mgr Bernard Fellay de l’abbé Pinaud, un représentant de celle qu’on appelle l’“aile dure” de cette société. Évidemment, le courant de pensée du condamné n’est pas le nôtre, cela ne peut empêcher que la sévérité encore plus forte de cette condamnation soit frappante : ce prêtre a été privé par le Supérieur Général de la faculté d’accomplir tout acte sacerdotal (entre autres avec des références au pouvoir de juridiction, que Mgr Fellay ne devrait certainement pas posséder), le “condamné” ne peut plus dire la Messe, pas même en privé ! Et cela, en substance, parce qu’il s’est opposé à Mgr Fellay. Nous ne doutons pas que ce confrère ait commis des erreurs: mais Mgr Fellay ne devrait-il pas aborder les faits d’une façon plus approfondie, plutôt que d’avoir recours à des raccourcis autoritaires? Des aspects qui sont en partie compréhensibles vu les difficultés concrètes de la situation, mais qui rappellent aussi certains phénomènes très blâmés, qu’on voit du “côté officiel”.

Nous rappelons qu’il n’y a que quelques années-lumière, le même Mgr Fellay expédiait, d’un bout du monde à l’autre, des clercs, uniquement parce que de sentiment notoirement romano-accordiste. Et nous connaissons des prêtres qui, après avoir accepté de telles sanctions, en sont sorti avec une position totalement différente, si bien qu’on se pose la question s’ils n’ont pas subi une sorte de lavage du cerveau.

La Déclaration capitulaire de 2006 en arriva, elle aussi, au point d’exclure, par principe, que l’accord canonico-ecclésial soit possible tant que la crise dans l’Église restait ouverte: une telle Déclaration est grave (très grave!), parce qu’une chose est dire qu’on n’arrive malheureusement pas à obtenir un bien dans l’immédiat et une autre est l’exclure par principe. Et cela a été approuvé à l’unanimité! C’est ce qui a été écrit publiquement dans la presse officielle de la FSSPX, et pas un seul des Pères capitulaires ne s’est levé pour démentir publiquement une telle affirmation d’unanimité.

Quelques années après, le même Mgr Fellay a semblé suivre une perspective toute différente - sans donner des explications appropriées sur ce changement - et il en est arrivé au point d’envoyer à Rome une Déclaration (qui a été publiée uniquement quand il ne pouvait désormais pas en cacher le contenu exact, qui avait été, jusque-là, très librement référé), laquelle va largement outre l’abhorré “accord pratique”, comme ils l’appellent. Le contenu est en effet ce qui, jusqu’à peu de temps auparavant - et si d’autres l’avaient fait - aurait été officiellement considéré, par la Fraternité Saint Pie X, un “compromis” doctrinal détestable, ou mieux: sur certains points, même une “capitulation”.

Le plan, bien qu’en phase très avancée, n’a pas abouti: mais ce qui était impossible seulement quelques années-lumière auparavant, est devenu, avec désinvolture, possible dans la Déclaration capitulaire successive. Et les raisons du changement? Il est possible qu’on se demande légitimement: peut-on ne pas comprendre qui - en prenant sérieusement les déclarations précédentes de signe opposé et les conduites officielles de la FSSPX - est resté bouleversé, a déclaré que cela constituait une trahison et a tenté de se comporter en conséquence? “Qui sème le vent, récoltera la tempête”… Et pourtant, au lieu d’une sérieuse (et publique, comme ils disent toujours…) réflexion critique sur ce qui s’est passé et sur ses causes profondes, on a préféré réprimer durement toute voix critique. Comme c’est souvent le cas dans la FSSPX.

Chers confrères de la FSSPX, êtes-vous disposés à accepter tout cela? Êtes-vous disposés à donner à Mgr Fellay la confiance aveugle que vous niez systématiquement à Rome, parce que vous soutenez (comme le disait Mgr Fellay en 2002) parfois même justement: nous ne pouvons pas renoncer à penser? Nous pensons que non: donc nous faisons bloc sur une autre ligne et nous continuons cette bataille.


3) Une interview récente de l’Abbé Aulagnier, qui dirige le Séminaire de l’IBP de l’après(?)-mise sous Commissaire  

Dans une interview publiée dans “Vue de France” du 15 novembre 2013, parle l’Abbé Paul Aulagnier lequel, parmi les fondateurs de l’IBP (mais à l’époque aussi soi-disant membre de la FSSPX), est le dernier prêtre qui se soit inscrit à l’Institut du Bon Pasteur, en novembre 2011 (juste à temps pour voter au Chapitre controversé de 2012, qui a consenti au Vatican de mettre sous Commissaire et tout ce qui s’en suit).

Au cours de toute l’interview, il affirme que sa position reste inchangée depuis qu’il était un dirigeant phare de la FSSPX (pour être exact, c’est nous qui le relevons, le principal fossoyeur, dans la réunion du Pointet, de l’accord de mai 1988). Cela ne nous étonne pas beaucoup parce qu’il y a seulement trois ans, il qualifiait, devant quarante personnes, après les ordinations, la Messe célébrée selon le Novus Ordo avec des termes excrémentiels, seulement il y a deux ans il la jugeait d’une façon péremptoire, comme «Messe de Luther» et cette année encore, dans les notes pour les séminaristes, il a affirmé que «ce n’est pas un véritable Messe». Mais nous nous demandons: pourquoi alors appelle-t-il officiellement pour être directeur spirituel un prêtre biritualiste du diocèse de Paris? Aujourd’hui, il exalte Rome d’une façon presque idolâtrique, mais il appelle, pour enseigner l’ecclésiologie, un prêtre vagus, qui, pour les Confirmations avec l’Évêque du lieu, emploie uniquement la plus pure “huile d’Ecône”, parce qu’elle est “plus sûre”. Il dit aux séminaristes qu’il fera toutes les conférences spirituelles de l’année sur la théologie du sacerdoce selon le Bienheureux Jean Paul II - parce qu’il «sera bientôt Saint» - mais, en novembre, il s’interroge sur comment celui qui a excommunié Mgr Lefebvre peut être saint (en reprenant servilement l’ “argumentation” de l’Abbé de Caqueray). Et tout cela en novembre 2013! Y a-t-il de la cohérence dans de telles affirmations?

Si bien que, en étant conscient du dommage que l’autoritarisme porte à la grande valeur de l’Autorité, nous nous demandons: la vraie “troisième voie”, peut-elle consister dans le fait d’adopter dans certaines circonstances (plus publiques) le langage et les idées de la Rome même d’aujourd’hui et dans d’autres occasions (plus privées) le langage et les idées d’Ecône même dans les phases les plus “dures”? Nous répondons que non: et c’est pour cela que nous ne refusons pas non plus de faire cette bataille.

Tout en étant conscient, d’une part de la vanité de certaines ruses politicardes (comme l’histoire ainsi que la chronique le montrent ad abundantiam); et d’autre part - comme l’a souligné récemment un de nos anciens séminaristes dans une revue amie - l’admission initiale de la part de la Signature d’un de nos recours, abstraction faite de son résultat dans les phases successives du procès, a déjà atteint un résultat important. En effet, la position suivie cet été par tout l’Institut des Franciscains de l’Immaculée (pourtant très loués par la FSSPX, dont le Supérieur les a même définis justement ces jours-ci «proches de nous presque par nature») est désavouée: c’est-à-dire la thèse selon laquelle à des mesures de ce genre on ne peut certainement et absolument pas s’opposer. Une thèse qu’appartient à la mentalité de l’obéissance aveugle, une logique qui aujourd’hui a ouvert dans de nombreuses réalités la voie à la pleine acceptation de tout: du Novus Ordo et du…Novissimus Ordo, du post-Concile officiel et du post-Concile de fait (y compris le post-Concile abusif), de l’herméneutique de la continuité et de l’herméneutique du Cardinal Martini (de fait impunie, avec des Évêques et aussi avec des Cardinaux)… Sommes-nous disposés à accepter tout cela? Nous, non: donc, en acceptant au contraire la douloureuse maturation qui dérive des contrariétés permises par la Providence, nous résistons.


                                                                                                  Don Stefano Carusi

et les autres résistants de l’IBP

 

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18 octobre 2013 5 18 /10 /octobre /2013 14:34
  • Les Statuts de l’IBP sont en danger
  • Les recours ne sont pas irrecevables

 

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Les seuls qui peuvent parler librement?

 

13 octobre 2013, Anniversaire de la dernière apparition de Fatima

 

Alors que l’on se recueille pour “la paix du Christ dans le Royaume du Christ”, en ce jour où a été annoncé le renouvellement de la consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie, cette revue informe ses lecteurs des nouvelles concernant la situation interne du Bon Pasteur.

Après notre dernier éditorial, l’hypothèse de remettre en question le transfert en Colombie a été suggérée au Directeur; il s’agit du transfert qui a été délibéré par le Commissaire à cause de l’avant-dernier article (et maintenant, bien entendu, en raison des recours à la Signature, “in suspensivo”). De toute évidence, la réponse à cette proposition ainsi qu’à d’autres de ce genre a été que le point névralgique n’est pas celui-ci. Si un clignotant rouge s’allume sur le tableau de bord, ce n’est pas en la couvrant que le problème est résolu. Même si la destination était la tant aimée terre d’Italie, la chose en soi ne changerait donc pas vraiment. Peut-être cette proposition voudrait-elle signifier une reconsidération de la politique du bâillon, politique que l’on voulait imposer à cette revue (lire "Disputationes ne se laisse pas bâillonner")?  Nous ne voyons pas toutefois des éléments stables et solides en ce sens.

En tout cas, nous remarquons que le dernier éditorial n’a pas non plus été accueilli avec indifférence: il n’en est rien, il a au contraire concouru à susciter les réactions les plus diverses. Certains, qui sont même loin de nos positions (parmi lesquels des catholiques non pratiquants et même des non catholiques), nous ont témoigné leur estime, parfois d’une façon surprenante et émouvante. D’autres, qui nous sont théoriquement plus proches,  “sont pour nous” dans le privé pour que les recours soient accueilli par la Signature Apostolique, mais risquer de se compromettre à titre personnel, certainement pas! Mais quel sens a de venir dans l’IBP pour ensuite s’installer dans  le “Marais”? Enfin, d’autres encore ont manifesté un certain scepticisme et des difficultés à comprendre ce que signifie le recours au Tribunal de la Signature. Nous essayons donc d’illustrer ultérieurement, tout en savant néanmoins que les “vérités ennuyeuses” seront difficilement comprises de tous… Ce sont justement et malheureusement ceux-là les aspects les plus douloureux de cette affaire.

La signification de cet acte est avant tout celui de ne pas laisser à moitié une bataille idéale, en faisant marche arrière au premier obstacle (avec une mentalité plus mondaine que chrétienne). Une bataille identitaire en faveur des spécificités de l’IBP, sans lesquelles pourquoi ne pas aller – par exemple – dans la Fraternité Saint Pierre actuelle? Pourquoi préférer l’IBP? Uniquement parce que l’organigramme de la FSSP est déjà complet?

Une bataille pour le droit et la justice. Une bataille pour la franchise ecclésiale. Une bataille contre le cancer du servilisme et de l’opportunisme dans l’Église. Si nous nous battons, si nous continuons de nous battre, c’est pour ces valeurs. Ces dernières semaines, un journaliste libéral écrivait, à propos d’autres problèmes :  “C’est un piège que de penser de se rendre […] Et puis que l’on ne sous-estime pas que dans la vie, outre les questions économiques, il arrive que l’on doive perdre même en dignité et principes”. Comment est-il possible que des ecclésiastiques traditionnels ne comprennent pas ce qu’un journaliste libéral semble comprendre? Quant à nous, nous nous sommes dit: quoique dise le Tribunal de la Signature, nous aurons fait notre devoir.

Cette initiative comporte ensuite un important aspect de clarification: elle est aussi un “papier de tournesol”, moyennant lequel la Providence nous donne des signaux pour le futur.

Quelques éléments ultérieurs de clarification en effet sont déjà en train d’émerger. Un recours avait été envoyé à la Signature aussi bien à propos d’aspects variés (par don Stefano Carusi), que, et surtout, à propos du  remaniement du corps électoral (par ce dernier et par deux autres prêtres). Une première réponse sur le premier point nous est déjà parvenue et a, en attendant, fourni l’élément suivant:

Ad rationes cognoscendas de necessaria Superioris Generalis electi confirmatione quod attinet, attendendum est in casu non agi de actu administrativo singulari, sed potius, uti Rev. dus Recurrens innuit, de mutatione statutorum, ex qua, tamen, si et quatenus, gravatus erit Superior generalis electus.” (Supremum Apostolicae Signaturae Tribunal, Prot. n. 48339/13 CA PICTAVIEN., Electionis Rev.dus St. Carusi- Pontificia Commissio “Ecclesia Dei”, 17 sept. 2013, p. 2).

“En ce qui concerne les raisons demandées à propos de la confirmation nécessaire du Supérieur Général dont il est question, il faut considérer que, dans ce cas spécifique, il ne s’agit pas d’un acte administratif singulier, mais, comme le Révérend Appelant l’indique, d’un changement des Statuts,  duquel sera toutefois grevé, si possible, le Supérieur Général élu.” 

Ceux qui se leurraient donc que la préoccupation pour les Statuts (et surtout pour ce qu’ils expriment) ne soit pas fondée, se trouvent fortement contredits par le Tribunal Suprême de la Signature Apostolique lui-même : le problème existe – il est en effet expressément évoqué – et stimule chacun à prendre position avec cohérence. Les Statuts, approuvés il y a seulement quelques années par le Saint Siège, courent le risque d’être modifiés prochainement : et cela non pas suite à un choix libre, transparent, mais presque en sourdine, avec comme une sorte de blitz. Pouvons-nous accepter tout cela en silence?

En ce qui concerne le problème en général, et tout spécialement le second point, c’est-à-dire le remaniement du corps électoral, une autre missive envoyée par la Signature à Don Stefano Carusi (Prot. 48339/13 CA PICTAVIEN. Electionis - 4 octobre 2013) informe que le recours a été admis aux phases ultérieures de la procédure. Donc, au-delà de ce que sera le résultat final, nous pouvons au moins dire que le problème présenté n’était pas absurde ni irrecevable… Il faudra encore un peu de patience: bien, nous avons justement quelques articles de théologie “en suspens”, dont nous aurons peut-être le temps de nous occuper.

                                     La Rédaction de Disputationes Theologicae

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15 septembre 2013 7 15 /09 /septembre /2013 21:29

Et nouvelle menace au directeur de cette revue

 

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Les fôrets de la Colombie, le lieu idéal pour faire entendre sa voix…comme en Sibérie…

 

14 septembre 2013, Exaltation de la Sainte Croix

 

Nous ne pouvons pas dire grand-chose de l’“élection”, déclarée, de l’abbé Philippe Laguérie au rôle de Supérieur de l’Institut du Bon Pasteur parce que - comme nos lecteurs attentifs se souviendront certainement - le recours au Tribunal de la Signature Apostolique sur l’altération du corps électoral qui en est la base est encore pendant. Nous avons su qu’il est en train d’être examiné et quand il y aura une réponse (quelle qu’elle soit), nous pourrons en dire plus: mais, pour le moment, nous respectons une cause sub iudice et nous attendons.

 

En fait, comme il est écrit dans notre dernière édition, quelque soit le résultat obtenu lors de l’ « élection » du 31 Aout  grâce à un remaniement injustifié du Chapitre (comme nous l’avons dénoncé dans les détails, d’abord de façon réservée et ensuite publique), nous n’aurions pu y accorder trop d’importance. «À chaque jour suffit sa peine», et sans précipitations, voici quelles sont les douleurs et les joies d’aujourd’hui.

 

À ceux qui aiment réellement Rome (romains critiques, parce que romains passionnés!), le discrédit que, de cette manière  Elle reçoit, est douloureux. Certains diront que le préjudice vient de nous, en ne gardant pas sous silence ce qui se passe “dans les coulisses”. Cette Rédaction (directeur et collaborateurs, clercs et fidèles laïcs), qui a toujours tenté de procéder par étapes, répond publiquement : l’alternative réelle à une discussion à la lumière du jour, c’est-à-dire la médisance en privé et la duplicité réelle, est-ce mieux? La diffamation dans le dos, avec cette attitude de “bavardage”, dont a mis en garde, d’un ton très sévère, le Saint Père François - autant applaudi que peu écouté - est-elle meilleure? Cette logique, est, de plus, celle qui a mené à de longues réticences sur les graves scandales, connus maintenant même aux chroniques, des réticences qui, selon le témoignage du Saint Père Benoit XVI, ont justement fini par augmenter le scandale général et le discrédit populaire injuste envers notre Sainte Mère l’Église : si bien que nous pouvons vraiment dire errare humanum est, perseverare diabolicum!

 

Et certains en sont même arrivés au point de notifier au Directeur de ce site, mais en la divulguant immédiatement aux membres du Chapitre réunis justement pendant la retraite pré-électorale, la “sanction” d’un transfert en Colombie à cause du dernier article de cette revue libre! Naturellement, au bâillonnement moyennant “bâton” du Commissaire Forgeot - insouciant de son “conflit d’intérêts” - nous avons répondu de la même façon qu’au bâillonnement moyennant “la carotte” de l’abbé Laguérie (le soir du 3 juillet 2012, quand il fallait se taire sur l’affaire du bulletin remplacé qui lui permit l’égalisation, il fit alors remarquer que l’Assistant devait encore être élu…): «Non Possumus» est la réponse.

 

Mais que dire des sanctions contre ceux qui avancent des objections argumentées - au lieu des réponses invoquées (desquelles il n’y a pas de trace) - sanctions intimées par ceux qui sont partie en cause et justement dans les jours immédiatement précédents la délicate votation ? Avec quelle sérénité, avec quelle liberté aliénée par toutes  sortes de craintes impropres a-t-on voté?

 

Et il est attristant qu’un homme, un prêtre, qui, parfois, a été même courageux, puisse être pris dans le tourbillon du pouvoir au point d’accepter d’être “élu”, après un telle altération du corps électoral et une telle intervention “extérieure”, avec seulement quatre voix sur les neuf ayant droit du Chapitre remanié!

 

Au lieu des douze du Chapitre original, un nouveau Chapitre a été créé de neuf membres: et malgré cela, il n’est pas arrivé à plus de quatre voix, dont la sienne et celle de son secrétaire. Et puis, il n’est pas surprenant que, in loco, en marge de cette “élection”, il ait été dit par un des présents : “ça, c’est un coup d’Etat…”! Mais, comment a-t-il pu accepter?

 

Il est clair qu’objectivement - comme nous l’avions écrit et après que quelqu’un de nous in camera charitatis et en le regardant dans les yeux, l’ait à plusieurs reprises mis en garde de la voie qu’il était en train de prendre - il a les conditions idéales pour consentir que l’Institut soit dirigé de l’extérieur moyennant un “guide fantoche”, peut-être fort avec les faibles, mais certes faible avec les forts…, en essayant de sauver en même temps (grâce à l’imposition du silence) l’orgueil et l’assiette.

 

D’une façon plus large - parce qu’il serait erroné de personnaliser - les tentatives de justification n’ont jamais manqué aux opportunistes, mais il reste la question: pourquoi alors avons-nous pris cette voie? Pourquoi avons-nous fait certains choix difficiles? Est-il possible d’être aveugles au point de ne pas voir que l’histoire montre la myopie  de certaines “roublardises” politicardes? Mère de la Sainte Esperance, convertissez-nous!

 

C’est au contraire une joie, comme nous l’avons aussi écrit, de voir comment la Bonne Providence, moyennant les épreuves, les purifications douloureuses, passe au crible les cœurs et les dévoile, l’un après l’autre. Combien est chrétienne et féconde «la voie royale de la Sainte Croix» (L’imitation du Christ), si la maxime de Saint Augustin: «la racine de la désorientation actuelle ne réside pas tant dans la force de l’erreur, mais dans la faiblesse de ceux qui devraient témoigner la vérité» est vraie.

 

Et cela réjouit enfin de lire, de la plume de séminaristes qui ne veulent pas finir ainsi, des témoignages dont l’esprit est tout autre…

 

 

-     «Rappelons-nous combien il est chose vaine de se goinfrer d’autre

       chose que de servir Dieu et combien cela est dangereux et nuisible» 

       (extrait librement des écrits de Saint Jean de la Croix).

 

-      Oculi Domini super justos:

        et aures eius in preces eorum.

        Vultus autem Domini super facientes mala:

        ut perdat de terra memoriam eorum (Ps 33).

 

-      Deus, iniqui insurrexerunt super me,

        et synagoga potentium quaesierunt animam meam:

        et non proposuerunt te in conspectu suo.

        Et tu, Domine, Deus miserator et misericors,

        patiens, et multae misericordiae, et verax (Ps. 85).

 

-    «Que la Sainte Vierge nous donne, lors de la fête du Saint Nom de Marie, les aspirations grâce auxquelles Jean Sobjesky n’a pas choisi le profit politique immédiat (au contraire…), mais le bien commun».

 

 

En avant, avec patience et détermination, confiants dans l’aide des Cœurs de Jésus et Marie avec la petite “goutte d’eau” qu’apporte notre libre arbitre, «en cheminant, en édifiant et en confessant avec la Croix du Christ» (S.S. le Pape François – le 14 mars 2013, Homélie dans la Chapelle Sixtine).

 

 Le Directeur et la Rédaction de Disputationes Theologicae

 

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22 août 2013 4 22 /08 /août /2013 09:15

Nous recevons et nous répondons.


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La vraie Romanité est le culte du Droit.


22 août, Fête du Cœur Immaculé de Marie

 

J’ai lu ce qui est écrit sur les tentatives de manipuler “en cours d’opération” le corps électoral qui doit réélire le Supérieur de l’Institut du Bon Pasteur, des tentatives qui me rappellent celles avec le “clergé jureur”. Une curiosité: après ces élections (façon de parler) comment a changé le corps électoral par rapport à celui qui avait procédé à l’élection controverse de juillet 2012? Est-il plus ou moins favorable à la ligne de l’abbé Laguérie?

Giacomo Santini” 

 

Nombreux sont ceux qui nous ont déjà interpellés sur l’affaire de l’Institut du Bon Pasteur en appréciant aussi le travail d’information exercé par notre revue. Ce sont évidemment des prêtres qui appartiennent à d’autres sociétés dépendant de la Commission Pontificale Ecclesia Dei, mais aussi des membres de la Fraternité Saint-Pie X, qui observent avec beaucoup d’attention comment se comporte la Commission Ecclesia Dei: veut-on réellement laisser faire l’ “expérience de la Tradition” dans un climat de sérénité et de franchise ecclésiale appropriée, ou bien la contrepartie des cérémonies liturgiques est-il le bâillonnement et même l’adhésion contre conscience à l’opinion dominante ? Nous verrons.

Supposant que l’on se rappelle la série d’articles publiés sur ce même sujet,  nous renvoyons à ces derniers pour une relecture opportune et nous nous limitons ici à approfondir la réponse, à laquelle nous avons déjà fait allusion, à la question spécifique présentée dans cette lettre. Le 4 juin, le Père Abbé Dom Forgeot, le Commissaire de l’IBP, avait convoqué une réunion pour tous les membres de l’IBP, initialement pour discuter et chercher une pacification ; quelques jours avant cette date, il a communiqué que cette réunion devenait une session électorale pour renouveler les membres électoraux du Chapitre, lesquels au contraire - élus en décembre 2011 et approuvés ensuite par la Commission E.D. - restent en fonction, d’après les Statuts, pendant six ans. En bref : six Capitulaires ont été ainsi destitués sans aucune motivation canonique et en absence de toute dérogation manifeste en matière - deux de droit et quatre élus - sur un total de douze en fonction, ce qui, de la sorte, altérait le collège électoral.

Avant cela, le Rév.me Dom Forgeot a voulu rencontrer les Capitulaires et les autres prêtres pour leur demander comment ils entendaient interpréter les Statuts et comment ils voulaient appliquer le chapitre relatif à la “célébration exclusive dans le rite traditionnel”. Il a été expressément demandé quel était la disponibilité à la célébration dans le Novus Ordo et quelle était la position doctrinale de chacun. Parfois, le Père Abbé a invité, en privé,  à suivre l’exemple de sa communauté en adoptant un certain biritualisme, même si d’une façon réduite. En quoi cela concerne-t-il le problème canonico-électoral ? Sur quelle base a eu lieu la “mise sous Commissaireˮ de l’IBP ? Uniquement en raison d’une élection “controversée” du Supérieur ? Dans ce cas, convoquez alors les douze capitulaires en fonction et que ces douze votent à nouveau. C’est simple. Par contre, si le problème est la position doctrinale du Bon Pasteur de 2006, que le Saint Siège a aussi déclaré admissible par la volonté expresse du Saint Père Benoît XVI (et Son Excellence Mgr Di Noia a, lui aussi, reconnu qu’au moins à l’intérieur de l’IBP certaines invitations peuvent être légitimement discutées : cf. Plutôt que la Commission Pontificale Ecclesia Dei, c’était donc le servilisme… ), ne serait-il pas juste de dire ouvertement que les accords ne sont valables que pendant quelques années, plutôt que de modifier les membres du Chapitre ?

Toutefois, au-delà des intentions, Dom Forgeot destituait de la fonction de Capitulaires et donc d’électeurs du Supérieur – sans qu’aucun critère juridique ne soit connu – les membres suivants, quatre desquels avaient été élus lors de l’élection de juillet 2012 et même désignés, à cette élection, pour la fonction d’Assistants Généraux et Conseillers (!) :

Abbé Paul Aulagnier

Ks.  Leszek Kròlikowski                 

Abbé Louis-Numa Julien

Don Stefano Carusi

Abbé Vincent Baumann

Abbé Matthieu Raffray

 

À la réunion “pacificatrice” du 4 juin, qui venait d’être transformée à l’improviste en une section électorale “belliqueuse”, seulement une petite partie des membres du Bon Pasteur s’est présentée, en reniant ainsi – qui explicitement et qui implicitement – un acte inadmissible.

      Mais un autre problème s’est présenté. Le Commissaire avait prévu un règlement pour le vote, qui fixait un quorum minimum pour la validité de cette élection. Ce quorum n’a pas été atteint, pas même en intégrant les quatre membres déjà sortis de l’Institut et maintenant en service dans le diocèse, qui ont été rappelés ad hoc , et après que deux desquels, pratiquants le Novus Ordo, se s’étaient même présentés (abbé Fournier et abbé Cecchin). Le Commissaire Dom Forgeot a décidé de faire tout de même voter, en violant la règle qu’il avait lui-même établie pour la validité de ce vote. L’élection a eu lieu en soutenant que l’on aurait vu par la suite si elle était valable ou non.


Les membres élus ont été les suivants :  

-   Abbé Guillaume de Tarnoüarn, dont il faut reconnaître la franchise d’avoir soutenu depuis longtemps – sans double jeu – la nécessité d’une “ouverture” n’excluant pas la possibilité d’une “adaptation” des Statuts vers une voie plus conciliante.

-   Abbé Vincent Baumann, prêtre qui – avec la même franchise et le même possibilisme – a affirmé à plusieurs reprises être disponible à concélébrer, bien que ne le faisant pas par obéissance aux Statuts.

-    Abbé Jean-François Billot, secrétaire personnel de l’abbé Laguérie.

 

Ceci dit, le Commissaire, qui s’était d’abord trouvé “embarrassé”, c’est lui-même qui l’écrit, a affirmé qu’il allait attendre des ordres supérieurs.

Voilà la raison pour laquelle le communiqué suivant est apparu sur le soi-disant site du Bon Pasteur de la part du  webmaster, le Secrétaire personnel de l’abbé Laguérie (lequel ne voulut pas remettre les codes d’accès à ce site, pas même lors de l’élection capitulaire, après sa démission, préférant ne pas les révéler à son successeur) :

 

Par autorisation spéciale du Supérieur Général de l'Institut du Bon Pasteur et délégué plénipotentiaire du Saint-Siège, le Révérendissime Père abbé Dom Forgeot, et sur son ordre expresse, nous publions sur ce site unique et officiel du Bon Pasteur [excusatio non petita…], la dernière lettre de notre Supérieur Général qui fait le point sur la situation actuelle de notre Institut. C'est dire aussi qu'avec notre Supérieur Général et derrière lui, nous attendons avec impatience, dans la prière la loyauté et la confiance, la résolution de la crise. Nous invitons tous les fidèles à se joindre à nos prières pour que le mois de septembre connaisse la résurrection de notre cher institut. Nous les en remercions bien sincèrement.

Ce mail de notre Supérieur est du premier juillet 2013.

 

+ PAX


Chers Membres de l'Institut du Bon Pasteur,

Depuis notre réunion du 4 juin dernier, vous êtes tous très présents à ma pensée et à ma prière.

Le 9 de ce même mois, j'ai écrit à S.Exc. Mgr Di Noia pour lui rendre compte de ma mission. A propos de l'embarras dans lequel je me suis trouvé pour l'élection du " troisième tiers", je lui disais:"Je me suis souvenu d'un passage de la Règle de S.Benoît, au chapitre 64ème, sur l'élection de l'abbé:. N'y a-t-il pas là une certaine analogie avec notre situation actuelle? J'ai pris la responsabilité de procéder au vote, tout en disant aux électeurs que j'avais bien conscience de cette irrégularité et que je m'en ouvrirais à vous en toute franchise, en sollicitant de votre part une sanatio ou une dérogation, étant dans la disposition de me ranger sans hésitation à votre décision".

 

Le jour de la fête des SS. Apôtres Pierre et Paul, je recevais la lettre suivante, datée du 20 juin et signée par Mgr Di Noia:

"TRP, votre lettre en date du 9 juin dernier a exposé les difficultés rencontrées au cours de l'élection du troisème tiers des capitulants appelés à élire prochainement le nouveau Supérieur général de l'Institut du Bon Pasteur. Vous y avez joint le texte de la conférence que vous avez donnée à Fontgombault aux membres de cet Institut. 

Cette Commission pontificale vous remercie très vivement pour l'ensemble de votre action. Puisque les statuts de l'Institut ne prévoient nul quorum pour ce type d'élection (cf. chap. V, art. 4), elle vous invite à poursuivre votre mission. 

 

Nous apprenons donc que, après avoir connu les noms des élus, le Commissaire Dom Forgeot a estimé que l’élection pouvait être valable, en demandant la confirmation à la Commission, laquelle – dans le texte connu – approuve avec une formule générale, mais sans s’exprimer clairement à propos du problème canonique qui a été soulevé. Il est certain qu’en lisant le communiqué du Secrétaire personnel de l’abbé Laguérie, on se demande si c’est un homonyme de celui qui assaillait Saint Germain l’Auxerrois, de cet “incontrôlable curé de Saint Nicolas du Chardonnet” devenu si docilement “vatican” (tout au moins en public) qu’il faisait maintes fois des jeux de mots à propos des phrases statutaires qui expriment nos spécificités ; en nous demandant si c’est aussi ce même prêtre qui, en tant que Supérieur du Bon Pasteur, s’installait à Poitiers en siège vacant, en bravant l’épiscopat français (pour fermer peu de mois après) et qui maintenant dit « Rome, Rome, Rome », « obéissance et silence, obéissance et silence » face à toute mesure qui « doit l’aider à réorganiser les élections», comme  affirme le texte de la “désignation du Commissaire”.  Le Tribunal Suprême de la Signature Apostolique a justement été interpellé sur la compréhensibilité canonique de cette phrase énigmatique et sur sa légitimité juridique, ainsi que sur sa correspondance aux normes les plus élémentaires de correction et de justice. Ce qui aura lieu le 31 août est – évidemment et si les choses restent comme elles le sont – dénué de toute valeur quelconque aux fins de l’élection du Supérieur de l’Institut du Bon Pasteur. Au prochain épisode.

                                                                                                          La Rédaction

 

 

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