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Le document final du Synode serait-il "magistériel"?

par Disputationes Theologicae

La notion de "Magistère" entre autocratie et pseudo-synodalité

 

10 décembre 2024, Translation de la Sainte Maison de Lorette

Foto AFP

Une "Note d’accompagnement du Document final de la XVIème Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques du Pape François " a été publiée Le 25 novembre 2024. Elle manifeste de facto la volonté d'imposer les conclusions du Synode en recourant jusqu’à la notion de "Magistère ordinaire du Successeur de Pierre" et en incluant même des références normatives au Catéchisme. On observe un mécanisme bien connu des fidèles de la Tradition : d'une part on suggère de manière implicite qu'il serait un devoir d’obéir au "Magistère de Pierre" et d'autre part on ne manque pas d’utiliser la rhétorique démocratico-synodale selon laquelle la vérité serait un consensus mûri en recueillant "les fruits d'un chemin marqué par l'écoute du Peuple de Dieu" dans lequel " toute l’Eglise a été appelée à lire son expérience et à identifier les pas à accomplir pour vivre la communion, réaliser la participation". Un peu de rhétorique moderniste sur le peuple en marche qui prend (auto)conscience de lui-même et s’(auto)fabrique la vérité chemin faisant, dans une confrontation horizontale sans autorité, et un peu de "salutaire autoritarisme jacobin", où l'on ne fait qu'obéir et c’est tout. "Autoritarisme jacobin", nous avons dit, et non exercice légitime du Pouvoir des Clefs, non pas par irrévérence, mais pour une raison fondamentale : l'objet. Alors que les autocrates révolutionnaires imposaient une notion d'obéissance fondée sur leur propre autorité, l'Église romaine exigeait une juste soumission aux vérités de foi (l'objet à croire) révélées par Dieu et dont les autorités n'étaient que les gardiennes. Ainsi, imposer autoritairement ce qui n'est pas une vérité de foi, mais plutôt des affirmations politiquement correctes, en s’appuyant sur une notion floue de vérité du "peuple en marche" - ou plutôt de ses interprètes autorisés - et à une notion encore plus vague de Magistère, sans justifier nullement le lien de certaines nouveautés avec la Révélation divine, est une opération pour le moins incorrecte.

Ceux qui ont conservé un mode de raisonnement logique ne manqueront pas de remarquer qu’en fin de compte dans la Note, on lit presque qu’avec l'autorité magistérielle on en train de définir…qu’il n'y a pas de vérité stable à croire...mais qu'il serait un devoir que tous obéissent. Rappelons que pour le moderniste, la contradiction n'a jamais été un problème, surtout si l'autoritarisme vient à son secours… C'est un fait que le site Internet du diocèse de Turin déjà le 26 octobre dernier titrait sèchement: "Le document final du Synode a valeur de Magistère".

Une méthode très "sud-américaine" et fort peu "catholique romaine", qui trouble déjà certaines consciences peu formées qui se trouvent dans un dilemme, craignant que critiquer à juste titre le document synodal ne soit une forme de "désobéissance au Magistère". Au-delà de l'hypocrisie de certains procédés, il convient de rappeler que le document lui-même - quoique de manière alternée et ambiguë - s'est limité à la notion d'"enseignement authentique". Sur ce point nous rappelons ce que Mgr. Gherardini avait écrit dans cette revue, mutatis mutandis, concernant la "valeur magistérielle du Concile Vatican II", à savoir que le "magistère authentique" (ou "enseignement authentique") n'implique pas nécessairement l'infaillibilité, qu'il émane du Pontife romain, du Concile uni à lui, ou d'un Synode d'évêques approuvé par le Pape. Un tel enseignement, au cas où s'il s'agirait d'un enseignement, peut raisonnablement être critiqué et on peut même en demander le retrait, s'il y a des raisons fondées et s'il apparaît en contradiction avec l'enseignement constant de l'Église ou même avec la loi naturelle, comme dans le cas scandaleux de Fiducia Supplicans.

Au sujet de la notion de "Magistère", "Magistère authentique" et sa possible faillibilité nous invitons à relire nos articles:

Enfin, nous constatons que même dans ce Synode les résistances n'ont pas manqué, signe de l'indéfectibilité de l'Église.

 

La Rédaction

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Arrêter l’immigration incontrôlée: la vraie doctrine catholique

par Disputationes theologicae

Et que personne n’invente de nouveaux péchés

 

15 septembre 2024, Notre Dame de Sept Douleurs

 

Le monument de l'immigration sur la place Saint-Pierre

En réponse aux questions des lecteurs concernant les propos de François qui considère que vouloir arrêter l’immigration serait un péché grave, nous proposons la lecture de deux contributions synthétisant la doctrine de saint Thomas d’Aquin sur le sujet. Au-delà du facteur théologique, nous sommes aujourd’hui confrontés à la capitulation la plus éhontée face à une pensée mondialiste et politiquement correcte. A cette capitulation s’ajoute le scandale d’inventer de nouveaux péchés, alors que l’occultation des péchés de toujours a été favorisée par des textes comme Fiducia Supplicans.

 

Disputationes Theologicae

 

Nos deux réponses:

 

  1. Immigration et ordre dans la charité

L' “accueil” désordonné des migrants est la négation de l'amour de Dieu

L'obligation d'accueillir” l'étranger à n'importe quel prix même contre le bien commun. Voilà le nouveau dogme, non révélé par Dieu, mais propagé presque sans distinction par tous les centrales du pouvoir maçonnique. Il est évident qu'un cœur chrétien... (continuer à lire).

 

  1. Est-il immoral d’aider les étrangers plus que ses compatriotes?

Saint Thomas d’Aquin sur le devoir d’aider ceux qui nous sont proches

Dans l’article publié ces derniers mois (Immigration et ordre dans la charité, l’“accueil” désordonné des migrants est la négation de l'amour de Dieu) nous avons abordé la question de l’ordre dans l'exercice de la charité, nous référant particulièrement au problème de l’immigration, y compris de l’immigration islamique, surtout par rapport au bien commun de la société naturelle et surnaturelle. Cet article, en étroite relation avec le précèdent, dont il est un développement, veut offrir des commentaires des passages de Saint Thomas qui décrivent l’exercice de la charité surtout par rapport au problème de savoir s’il est juste ou non de s’occuper d’abord de ses propres compatriotes plutôt que des étrangers. Y a-t-il matière à pécher et même à pécher de manière grave lorsqu’un étranger est traité de la même manière qu’un membre de notre famille, de notre nation ou même qu’un compagnon d’armes? Nous verrons la réponse de Saint Thomas d’Aquin (continuer à lire).

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Qu'est-ce que le Ciel?

par Disputationes theologicae

Les aspects "secondaires" du Paradis

16 juillet 2024, Nôtre Dame du Mont Carmel

 

Luca Giordano, Gloria di Sant'Andrea Corsini

 

Saint Jean Chrysostome écrit: «Qu'y a-t-il de plus heureux que cette vie-là? On n'y craint ni la misère ni la maladie, personne ne blesse et personne n’est blessé, personne ne provoque à la colère et personne n’y est provoqué, on n'entre pas en fureur, on n'est pas saisi d'envie, on ne brûle pas d'une indigne concupiscence, on ne vit pas dans l'inquiétude pour l'acquisition d'objets de première nécessité, on ne se plaint pas du magistrat ou du prince. Toute tempête d'affection est apaisée, tout est dans la paix, dans la joie, dans l’allégresse ; tout s'écoule dans le calme et la sérénité; tout est jour, splendeur, lumière; mais ce n'est pas la lumière de cette terre, il en viendra une autre bien plus splendide que celle-ci, comme la lumière du jour est plus grande que celle de la lampe. Là, il n'y a ni la vieillesse, ni ses peines, tout ce qui tend à la corruption est supprimé, car la gloire incorruptible règne partout. La plus grande beauté réservée aux élus est la jouissance de l’amitié du Christ, avec les Anges, avec les Archanges, avec les Puissances suprêmes»1.

 

Par l'Ascension, le Seigneur a ouvert toutes grandes les portes du Paradis aux Prophètes, aux Pères, aux saints qui ont attendu dans les limbes des Patriarches pour jouir pleinement de cette félicité tant attendue. Il fallait que la Tête entre pour que tout le Corps mystique puisse accéder au Ciel, où notre esprit sera fortifié pour contempler la Très Sainte Trinité et participer à une joie semblable à celle dont Dieu jouit en se contemplant lui-même.

 

Au ciel, nous resterons des hommes tels que nous sommes, mais ce pauvre esprit qui est le nôtre sera dilaté, pour ainsi dire, au point de pouvoir voir Dieu. Il nous est difficile d'expliquer ce discours. Comme toutes les grandes choses, nous savons qu'elles sont là, mais nous ne savons pas les exprimer, non pas parce qu'elles sont obscures, dit saint Irénée2, mais parce que les choses trop lumineuses éblouissent les yeux. Ce n'est que lorsque la splendeur de Dieu se réverbère en nous que nous les comprenons. Ce n'est qu'immergés dans la lumière que nous percevons sa splendeur.

 

« Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Mt 5,8), dit l'Écriture. Ce ne sera pas la puissance de l'intelligence naturelle, mais le mérite découlant de la pureté du cœur qui nous ouvrira la vision de Dieu. Il nous accordera le lumen de la gloire pour que nous puissions Le voir. Il fortifiera admirablement notre intellect pour qu'il soit proportionné à un si grand objet.

 

Mais qu’est-ce que la béatitude du Ciel?

 

« Tout bien », ou plutôt, comme le dit saint Thomas, «un bien si parfait qu'il satisfait pleinement tous les désirs»3. Les richesses, les honneurs, la renommée, la gloire, les plaisirs, donnent une certaine "satisfaction" éphémère, mais qui ne comble jamais pleinement. «Notre cœur est inquiet jusqu'à ce qu'il se repose en Toi» dit St Augustin, parce que rien parmi les choses créées ne nous satisfait vraiment. Seul le Bien infini peut vraiment nous remplir, parce qu'il s'adresse au plan spirituel - ce qu'il y a de plus sublime en nous - en le comblant pleinement. «Dieu est atteint et possédé comme la fin ultime de l'âme. L'amour et la joie sont des propriétés qui suivent nécessairement la vision béatifique»4.

 

Alors, notre connaissance sera "remplie" de Dieu et toute notre affection s’élancera vers Lui, irrésistiblement attirée. Nous jouirons de cet immense amour pour l'éternité5 et ce sera une joie sans fin. Mais, à peine l’évoquons-nous ici-bas, que déjà, tout cela est tellement lumineux que notre esprit en est presque ébloui. Car, dit saint Jean, bien que nous soyons déjà enfants de Dieu, «il ne nous a pas encore été montré ce que nous serons» ( Jn 3,1-2). En effet, notre esprit est habitué à connaître «per speculum in aenigmate». Sa perception est semblable au reflet observé dans un miroir, ainsi il s’approche de la connaissance de Dieu par la connaissance des créatures et par le clair-obscur de la foi. Pour s’élever vers le Créateur, l’esprit, quand il ne choisit pas l’aveuglement délibéré, doit passer par un processus laborieux. Pour arriver à Dieu et s’approcher de ses mystères, il doit mener une réflexion sur le monde, sur l’origine des choses et leur fin ainsi que sur l’ordre de la création. Ici-bas, bien que dans la lumière surnaturelle de la foi, nous devons réfléchir et parfois cheminer péniblement, même si nous sommes dans la fidélité.

 

Tandis que là-haut, ce sera une connaissance intuitive, sans la fatigue du raisonnement, mais une contemplation et une joie. Une joie immense, parce que le plan spirituel, le plus noble en nous - et le plus inquiet sur la terre - jouira de Ce pourquoi il est fait, de sa fin ultime : Dieu, contemplé non plus en énigme, mais face à face. Le stade de la foi sera dépassé, nous aurons une vision directe de Dieu, cette contemplation nous comblera.

 

Mais une telle grandeur nous laisse presque étonnés et déconcertés. Pour nous inciter à tomber amoureux du Ciel, l’Église met à notre portée des choses qui en soi sont "secondaires", au sens où elles ne sont pas l’objet principal de la vision béatifique, mais des choses plus accessibles à nos connaissances limitées et à nos pauvres capacités intellectuelles de pèlerins (viatores) sur la terre. Des choses "secondaires", mais capables de nous conduire par la main plus haut et de nous ouvrir à cette joie principale, cependant encore éloignée de notre horizon trop terrestre.

 

En effet, notre esprit, comme un enfant a besoin d'exemples concrets pour accéder aux grandes choses. Et même pour penser au Ciel, nous avons besoin de temps en temps de revenir sur terre. Il est donc très utile de penser aux joies qui ressemblent le plus à celles que nous avons déjà connues dans cette vie et qui nous accompagneront dans l'au-delà, même si elles ne sont pas l'essentiel du Ciel. Par exemple, cette soif de connaissance et ce plaisir intellectuel que l'on éprouve à savoir seront satisfaits après la mort. Quand nous verrons Dieu, nous ne verrons pas un morceau de Lui, nous ne le comprendrons certainement pas comme Lui seul se comprend, mais nous verrons le Créateur tout entier, qui est aussi le Rédempteur, et nous verrons son œuvre. Nous Le connaîtrons, et nous connaitrons aussi toutes les choses qui dépendent de Lui et qui ont un lien avec nous6. Au Ciel nous jouirons même paisiblement des créatures, mais sans la pierre d'achoppement terrestre qui consiste à perdre la tête pour elles de manière désordonnée.

 

Nous sommes un petit morceau de l'univers, et nous connaîtrons alors dans une certaine mesure l'ensemble des créatures qui le constituent et dont nous faisons partie, les Anges, les différentes parties du monde et les événements ou les choses qui d'une certaine manière ont un lien avec nous. Nous connaîtrons les mystères de la foi et nous connaîtrons aussi le plan du salut.

 

Nous nous réjouirons de connaître la trame providentielle des événements et nous exclamerons: «Regardez ce que la puissance de Dieu a utilisé pour m'amener jusqu'au Ciel! Cette mort-là, cet échec, cette maladie-là, cette guerre, cette perte m'ont amené ici. Je pleurais à l'époque et c’est cette douleur même qui m'a procuré tant de joie». La vision de cet enchaînement d'événements nous fera contempler et aimer encore plus la sagesse incréée de Dieu, qui gère admirablement les choses créées pour nous7.

 

L'âme bienheureuse est aussi une "personne sociale" et, en tant que telle, « voit tout ce qui l'intéresse, selon sa condition sociale8». Un roi connaîtra les événements de son règne, un fondateur d'ordre religieux les événements qui concernent ses confrères, un chef de famille ceux qui concernent ses enfants, ses proches, ses descendants et leurs vicissitudes.

 

Et la Très Sainte Vierge, en tant que Mère de tous les hommes, accède à la connaissance des peines et des joies de ses enfants. Précisément parce qu'elle est la Mère qui doit s'en occuper, elle en a une connaissance encore plus large, proportionnée à son rôle d'Avocate assigné par la Providence depuis l'éternité.

 

Il y a ensuite ces joies supplémentaires que l'on appelle des "couronnes" ou des "auréoles"9. Il s'agit du trophée posé sur la tête des bienheureux En récompense des mérites gagnés sur terre: la couronne du martyr, pour célébrer la victoire sur les affections terrestres et sur les tourments extérieurs. Une victoire digne de la gloire céleste parce qu'elle a été obtenue non pas pour des raisons humaines, mais pour la cause la plus honorable : le Christ. Une auréole spéciale sera donnée à ceux qui ont enseigné la vérité et écarté les autres de l’erreur, à ceux qui, par la prédication et la doctrine, ont écarté le démon non seulement d'eux-mêmes, mais aussi des autres. Et, écrit saint Thomas10, ce prix n'est pas seulement réservé aux prélats, mais à tous ceux qui ont bien exercé cette "charité de la vérité". Daniel dit: «Les sages reluirons comme une couronne du firmament, et ceux qui conduisent beaucoup de gens à la justice seront comme des étoiles dans l'éternité sans fin» (Dan. 12, 3). La couronne sera également donnée aux vierges qui auront combattu et triomphé de la chair, en surmontant les passions intérieures les plus gênantes, celles de la sensualité.

 

La joie, la béatitude et la récompense éternelle "accidentelle" qui, sans constituer l'essentiel du Ciel, nous servent ici-bas à nous faire une idée réduite de l'ampleur du bien et de la paix qui nous attendent.

 

Même la vue des damnés ne nous fera pas souffrir11, car nous verrons les choses comme Dieu les voit, Lui qui donne sa récompense à ceux qui ont mérité et condamne ceux qui ont démérité. Nous louerons alors sa divine justice et, voyant l'enfer d'en haut, nous le remercierons d'avoir évité un si grand mal, en nous souvenant et en contemplant les moyens extraordinaires par lesquels il nous a conduit par la main.

 

Nous connaîtrons aussi la joie de retrouver nos amis. Saint Cyprien dit: «C'est là que nous attend la foule de nos proches, la multitude des parents, des frères et des enfants qui sont déjà certains de leur sécurité et qui s'inquiètent de notre salut. Arriver en leur présence, dans leurs bras: quelle grande joie ce sera pour nous et pour eux!»

 

Et si cette pensée nous console déjà, quelle joie ce sera de voir Dieu.

 

Don Stefano Carusi

 

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1 Ad Theodorum lapsum, 1, 11; P.G. 47, 291.

2 Adv. Haeres., 4, 20, 5. P.G. 7, 1035.

3 S. Th., Ia IIae, q. 2, a. 8.

4 A. Piolanti, La Comunione del Santi e la vita eterna, Roma 1992, p. 509. On cherche ici à offrir une synthèse du sujet traité par le grand maître de l’école Romaine, jamais recommandé autant qu’il faudrait, principalement aux pp. 491-537.

5 S. Th., Ia, q. 94, a. 1.

6 S. Th., Ia, q. 89, a.8.

7 A. Piolanti, cit., p. 519-520.

8 Ibidem, p. 520.

9 S. Th., Suppl., q. 96, a. 6, c.

10 S. Th., Suppl., q. 96, a. 7, c.

11 S. Th., Suppl., q. 94, a. 1.

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Funérailles à pleurer

par Disputationes theologicae

Nous recevons et nous publions

8 mai 2024, Fête de l’Apparition de Saint Michel Archange

 

Cher Disputationes Theologicae,

Les larmes sont indéniablement de circonstance lors d’un décès, mais ici, alors que la banalisation de la désacralisation poursuit sa progression, c’est à une autre sorte de douleur que je fais référence : celle du mauvais traitement de la foi catholique et de la pastorale qui abonde en de telles occasions.

Au moins ici, mais nous avons des raisons de craindre que notre cas ne soit pas unique (en partie à cause des idées dominantes et en partie à cause de la pression sociale qui s'exerce en ce sens).

Le chagrin commence avant même la messe de funérailles, par la baisse impressionnante, dans les toutes dernières décennies, de la formulation habituelle des faire-part de décès, « munis des sacrements de l’Eglise » (ce qui constituait un témoignage de foi et un pro memoria, un rappel: on meurt avec les Sacrements). Déchristianisation, diront certains... Certes (mais ne disait-on pas il y a onze ans que le pape François était en train de changer le monde ?). Mais il est vrai aussi que, en général, on ne prêche plus sur les fins dernières. On ne le fait déjà pas avec les fidèles pratiquants, alors que les lectures de la Sainte Messe offrent l’occasion d’en parler ; et on ne le fait pas non plus avec les nombreux non-pratiquants présents aux funérailles, alors qu’on aurait l’occasion de le leur rappeler directement : dans cette vie éphémère, nous jouons notre Eternité. En ces temps si franciscains (ou françoisiens), quand donc résonnent ces mots du saint d’Assise?: « malheur à ceux que [la mort] trouvera en état de péché mortel! »

Au lieu de cela, on fait un banal panégyrique du défunt (qui, dans la plupart des cas, n'est même pas connu du célébrant), souvent assaisonné du refrain qu'il «a servi les autres» et que «de la vie reste le bien que l'on a fait aux autres».

Il n'est pas rare d'entendre, même du haut de la chaire, des expressions dont le sens logique évident est que le défunt (quel qu'il soit) est au Paradis. Un curé a même dit textuellement que les défunts n'ont pas besoin de nos prières, mais que nous seuls, avons besoin des leurs. Il y a même un chant funéraire qui le suggère ouvertement : « quand je frapperai à Ta porte/ j'aurai fait un long chemin/ j'aurai les mains blanches et pures... », niant ici objectivement non seulement le dogme de l'Enfer (Sauvez-nous de la damnation éternelle), mais aussi celui du Purgatoire.

Mais, si les mains du défunt sont « blanches et pures », quel peut bien être le fondement de ces pratiques chrétiennes (souvent d’ailleurs réduites à l’état de vestiges) telles que la Sainte Messe des morts du 8ème jour et le rappel de la possibilité d’acquérir des indulgences pour les défunts au mois de novembre ? Pourquoi devrait-on soulager avec zèle les âmes des morts alors qu’elles ont déjà les mains blanches et pures ? N'y a-t-il pas là, sous-jacent, l’élément constitutif du modernisme à savoir son caractère contradictoire, déjà dénoncé par saint Pie X dans l'encyclique Pascendi?

Souvent, d'ailleurs, au cours de la messe de funérailles, des laïcs, ou des personnes proches, montent à l'ambon pour prononcer des discours, en pratique pour dire librement sur le défunt tout ce qui leur passe par la tête.

Faut-il donc, « s’intégrer » et « cheminer ensemble » dans cet « espace vitale » (K. Rahner)?

Giacomo Santini

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Luther, véritable auteur de Fiducia Supplicans

par Disputationes theologicae

Le triomphe de la "théologie" de Kasper à travers Fernandez?

 

 

Le 13 janvier 2024, le courageux évêque néerlandais Rob Mutsaerts, dans son article Cette ambiguïté diabolique (Die duivelse ambiguïteit), a retracé les étapes de la protestantisation et de la démolition du catholicisme aux Pays-Bas. Avec un grand scandale il a vu dans Fiducia Supplicans et dans l'autorisation de bénir les couples homosexuels qui en découle, cette "théorie de la praxis" dont le but est de déformer sournoisement la doctrine catholique, en exploitant une soi-disant "théologie pastorale". En quelques traits de plume, il a souligné les responsabilités "théologiques" du cardinal Fernandez qui serait, avec l'aval bergoglien, le rédacteur non seulement de Fiducia Supplicans, mais aussi "l'auteur caché" du tristement fameux Amoris Laetitia, l’autre document tout aussi confus, qui, de fait, a ouvert toutes grandes les portes à la communion sacrilège pour les divorcés "remariés" partout dans le monde.

Il y a une continuité indéniable entre ces deux documents qui doivent être lus ensemble. Ils apparaissent - et le sont - confus et verbeux, mais suivent cependant une logique assez précise. Les deux textes sont nés de la même (pseudo) théologie dérivée du luthérianisme dont le champion fut Walter Kasper. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard, si François, au cours de son premier Angelus, lorsqu’est annoncée la direction future du gouvernement et sont remerciés les artisans de l’élection, l’a salué comme un « bon théologien ».

En d'autres termes, les approximations théologiques auxquelles la pastorale bergoglienne nous a habitués ne sont pas simplement le fruit d'une politique d’ouverture débonnaire et approximative, qui voudrait embrasser tous les pauvres pécheurs malmenés par la rigidité d'un certain moralisme catholique, mais elles sont cohérentes avec la luthéranisation la plus lucide et la plus méthodique du catholicisme selon une lecture kaspérienne.

Nous avons écrit que la pratique de la bénédiction des couples homosexuels a sans aucun doute quelque chose de satanique (Concernant l’abominable Déclaration prononcée aujourd’hui par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi). Par sa “sanctification” de la stabilité du péché, elle éloigne de fait la conversion, et accomplit cette inversion du plan salvifique si chère au prince des ténèbres. Avant même la capitulation ouverte face à l’homosexualisme, l’ouverture de la communion aux divorcés remariés d’Amoris Laetitia relevait de la même logique. Cet article propose notre réflexion sur les racines luthériennes de certains documents récents, en particulier le dernier Fiducia Supplicans. A partir de son titre Fiducia Supplicans n’acquiert sa cohérence logique que dans la théorie de la justification de Martin Luther, comme nous l’avions écrit à propos d’Amoris Laetitia, et implique l’ensemble du dogme catholique y compris l’ecclésiologie et la théologie sacramentaire (cf. Le fond inquiétant de la proposition kaspérienne, L'Eucharistie selon Kasper (II), "Projet Kasper" attaque contre la divine constitution de l'Église).

Pour un examen plus approfondi du sujet de la justification dans la doctrine catholique et protestante nous renvoyons à l’intégralité de notre article: L’influence de Luther derrière la "thèse de Kasper", du 21 décembre 2014, écrit à l’époque où ces questions commençaient à se présenter lors du premier Synode sur la Famille. En résumé, dans la vision luthérienne, le salut a lieu "sans mérite" puisque « l'homme est justifié par l'imputation de la justice du Christ, appliquée dans une mesure égale au moyen de la foi»1, en entend ici par foi”, la dite foi-confiance” luthérienne.

« C’est-à-dire l’homme auquel ont été imputés les mérites du Christ - et qui serait donc un juste - n’est pas pour cela renouvelé par la grâce sanctifiante, n’est pas revêtu de l’habit blanc après avoir déposé l’habit sale du péché, n’est pas une âme nouvelle, un “homo novus”, mais il est une “charogne” (les termes sont luthériens) qui est “enveloppé” par le manteau blanc des mérites du Christ tout en restant “pourriture” à l’intérieur. En restant dans cette image, il est quelque chose d’abominable à l’intérieur - “peccator” -, mais les mérites du Christ lui sont extrinsèquement imputés et le rendent d’une certaine façon “simul justus”. Donc, sans abandonner le péché, il peut être un juste ». Par conséquent le salut arrive sans mérites, sans besoin de bonnes œuvres, sans conversion. « Pour le luthérien peut importe l’état effectif de l’âme, ses dispositions, ses efforts et surtout ses sacrifices, soutenus par la grâce coopérant, pour éviter le péché ou s’en corriger, ce qui compte est une illusoire foi-confiance dans son propre salut, en faisant abstraction de l’application de la volonté, de ses propres mérites et surtout, de fait, du difficile sacrifice de soi et de ses propres caprices. La corruption radicale a porté Luther à la théorisation d’un salut “sola fide”, une “foi” dont la notion - qui aujourd’hui a envahi le monde catholique - est fausse, parce qu’elle n’est pas la foi dogmatique, pour laquelle est essentielle l’adhésion au contenu de la Révélation, mais la foi-confiance dans laquelle ce qui compte est l’aspect pour ainsi dire “sentimental”. Donc “pèche fortement, mais crois plus fortement encore” (“pecca fortiter, sed crede fortius”), c’est-à-dire que plus on est endurci dans le péché, plus on continue de pécher et plus on démontre sa confiance absolue et complète dans les mérites du Christ, les uniques capables de sauver, indépendamment du libre arbitre de l’homme, lequel ne peut rien faire d’autre que “espérer” avec force. “Pèche fortement, mais croit plus fortement encore”, c’est-à-dire si l’état de pécheur et ennemi de Dieu est permanent et s’il est et sera inéluctablement tel, s’il ne reste que la justification imputée par le Christ, qui couvre de son blanc manteau l’homme, pourriture pécheresse et incapable de mérite volontaire, il ne reste rien d’autre que de continuer à pécher, et même il est mieux de s’établir dans le refus de la loi morale de Dieu en péchant encore plus »2.

En péchant encore plus, certes, mais avec Fiducia (foi-confiance), dirait le luthérien. Ce n'est pas un hasard si le titre de l'abominable document qui dédouane de facto l'homosexualité est précisément "Fiducia supplicans". Il évoque ainsi cette Foi-Fiducia (Foi-Confiance) luthérienne qui semble être le fil conducteur, inavoué, du raisonnement. L'âme, imprégnée de "confiance suppliante" en Dieu, ne se préoccupe plus d'invoquer la grâce pour sa conversion, rendant ainsi le salut compatible avec une vie nouvelle. Elle doit stimuler son sentimentalisme suppliant quoiqu’avec la volonté de s’installer dans le péché, y compris par le “ mariage ”entre hommes ou entre femmes sans envisager aucun changement de vie. Car, pour le luthérien (et pour certains émules modernistes qui ont envahi l'Eglise...), si l'homme est plongé dans le péché grave, mais qu'il est en même temps justifié par Dieu sans avoir besoin de changer de vie, il n'y a rien d’autre à faire que multiplier des actes qui ravivent cette Fiducia Supplicans, cette Confiance Suppliante.

À ceux qui objecteraient que les termes des documents ne sont pas aussi forts, on répondra qu'il ne faut pas oublier les vieilles tactiques du modernisme et l'astuce politique consistant à fournir des prétextes, toujours plus faibles à dire vrai, à ceux qui ne veulent pas voir. Et il faut admettre que certains processus conduisent objectivement à certains résultats en raison de l'inexorabilité intrinsèque de la logique des choses.

Le document ambigu en question nous dit, entre autres, non sans effronterie, que la "bénédiction" d’un couple homosexuel, peut éventuellement avoir lieu lors d'un pèlerinage. Cela aussi cache une certaine cohérence luthérienne, puisqu'on conseille que l'acte ait lieu lors d'un "événement fort", pour reprendre la terminologie du sentimentalisme moderniste, un événement "qui réveille la foi", indépendamment de la foi surnaturelle en l’intégralité de la Révélation et de la résolution à faire le bien. En suivant la description du document cela pourrait arriver au cours d'un pèlerinage effectué par le couple homosexuel avec des dispositions si conformes au luthéranisme, que la "bénédiction" pourrait descendre sur la persévérance ou l'obstination dans le péché, en vertu de cette entrainante Fiducia Supplicans évoquée. Une Confiance Suppliante, qui, "comme un manteau" couvrirait même le péché contre nature, public et affiché sans l'ombre d'un repentir. N’est-ce pas là, la doctrine luthérienne du simul iustus et peccator qui condamne le pécheur à mener une vie mauvaise sans véritable espoir surnaturel de Rédemption, lui enlève l’authentique foi surnaturelle, la déformant en une vaine Fiducia (Confiance), et qui ridiculise de fait la raison pour laquelle Notre Seigneur a versé Son Sang, à savoir, nous rendre semblables à lui par la Grâce sanctifiante ? Peut-on mépriser davantage le pécheur homosexuel, qu’en le faisant devenir - le terme est luthérien - une "charogne" incorrigible, au lieu de lui rappeler qu'il est une âme aimée par le Christ qui voudrait qu’il se rachète de sa vie mauvaise et se sanctifie véritablement par les bonnes œuvres?

 

Disputationes Theologicae

 

1 A. Piolanti, La Comunione dei Santi e la Vita eterna, Roma 1992, p. 533.

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Ils ont rendu les femmes malades

par Disputationes theologicae

Et championnes involontaires du gender

17 janvier 2024, Saint Antoine l’abbé

Nous proposons au lecteur une homélie prononcée récemment par don Stefano Carusi. Elle précède les faits divers qui ont dernièrement servi de prétexte à la presse mondialo-maçonnique pour déclencher une bataille omniprésente, obsessionnelle et préméditée sur un féminisme goujat et moisi, exploitant avec art les douleurs d'autrui. Le plus triste, c'est de voir une grande partie du monde catholique suivre ce courant mondain, avec un zèle qui oscille entre la servilité et le ridicule. L'intention des centrales du pouvoir est maintenant évidente pour quiconque a des yeux pour voir. Nous avons laissé volontairement le style oral.

La Rédaction de Disputationes Theologicae

 

 

 

Loué soit Jésus-Christ

L’évangile de ce jour nous décrit deux miracles à travers deux femmes guéries par le Sauveur dans leur corps. Mais combien de femmes ont besoin d'être guéries, aujourd’hui, dans leur âme ? "Beaucoup de femmes sont malades spirituellement. Les temps modernes, qui ont apporté le triomphe de l'impiété et de tant d'autres maux, ont érodé l'esprit et le cœur de la femme, la rendant impropre à sa haute mission. Les jeunes filles sont trop vite libérées de l'obéissance et de la soumission à leurs parents, et ceux-ci les négligent trop souvent en les laissant se gâter au souffle corrompu du monde. Les écoles, les usines, les lieux de réunion mettent gravement en danger le cœur de la jeune fille, qui a déjà tant à lutter contre sa vanité, sa légèreté et ses passions naissantes. Comment une jeune fille peut-elle se sauver dans ces circonstances et se préparer dignement à être une bonne épouse et une mère vertueuse ? Quelle lumière peut-elle invoquer pour être éclairée dans le choix de son état de vie et de celui d’un compagnon pour sa vie ?". Ainsi s'exprimait un texte prophétique écrit il y a plus de cent ans, alors que le projet de corruption de la femme commençait à prendre forme. L’auteur poursuit, nous rappelant qu'après la jeunesse, elle entre dans la phase la plus importante de sa vie, celle où elle doit faire ses preuves. Mais au lieu de cela elle néglige ses devoirs familiaux, ne sait pas comment occuper son temps, et au fil des jours, elle n'aimera pas ses enfants, ne les reprendra pas comme elle n’a pas été reprise. C'est le portrait de tant d'épouses et de mères bonnes à peu de choses, parce que pas éduquées lorsqu’elles étaient jeunes filles. Le pire, c'est qu'elles deviennent incurables. Ou presque. Comme les femmes de l'Évangile, elles ne peuvent être guéries que par Dieu. Les médecins humains ne peuvent rien faire. Tellement mal éduquées, mal instruites dans leurs devoirs, elles seront incurables avec les remèdes de la terre. Il faut la vertu de religion. La pratique de la religion et des vertus domestiques. La vertu de religion, si liée à la justice envers Dieu et à la justice envers ce que nous sommes vraiment, envers l'ordre des choses.

C'est ainsi que fleurissent les qualités uniques de la femme. La sensibilité féminine, qualité que les hommes aiment tant. Le contraire de la vulgarité que nous voyons à la télévision et sur internet. La télévision, qu'une fidèle décrivait comme une "incitation à la prostitution".

Et l'autre qualité de la femme, la générosité, par laquelle elle se donne sans compter, de tout son cœur, pour son mari, pour ses enfants.

Et sa capacité à faire mille choses pour le bien du foyer, de la famille, du prochain.

Telles sont les qualités que l'on mettait autrefois en avant. Avec une éducation de la jeune femme très différente de celle de l'homme. C'est pourquoi il est bon que les activités, si ce n'est par nécessité, ne soient pas mixtes, mais aussi distinctes que possible. Et ce d'abord non pas pour des raisons inhérentes au sixième commandement, mais parce que les besoins éducatifs sont profondément différents.

Une noble femme enseignait à sa fille toutes les tâches ménagères. "Mais il y a les domestiques pour cela...", répondait la jeune fille (aujourd'hui, c’est la maman qui est devenue la domestique pour ses filles fainéantes...). Alors la noble femme répondait que pour commander, il faut connaître les choses. Ainsi Pénélope, la reine d'Ithaque, se mettait chaque jour à son métier à tisser. Parce qu'il n'est jamais bon de rester sans rien faire.

Et cela parce que de telles activités, pour la reine du foyer, permettent d'éviter les principaux défauts de la femme.

L'instabilité émotionnelle récurrente, cultivée au contraire en cette époque de sentimentalisme idiot et même de féminisation des hommes. Les hommes, qui ne peuvent même plus faire aujourd'hui une appréciation chevaleresque sans être accusés de ce mot que je ne veux même pas prononcer et que j'exhorte à ne pas répéter parce qu'il est forgé par les centrales de l'endoctrinement lexical. On en est à se demander comment devront faire les garçons pour courtiser une jeune fille.

Et l'autre défaut qui est le désordre dans sa générosité, en voulant tout faire, dans l’excès parfois , et cela même en matière de piété et de prière, en négligeant son mari.

Et j'en arrive ici à un point sensible, qu'un pasteur ne peut pas taire, surtout en ces temps de dépopulation et de familles presque volontairement sans enfants : l’importance du dû conjugal, toujours soutenu par l'Église en vue de la stabilité du mariage et du bien-être de la société, en donnant à Dieu des enfants. C'est-à-dire avoir une disponibilité presque inconditionnelle envers son mari pour les actes qui conduisent à la procréation et qui, s'ils sont accomplis dans le mariage, éloignent l'homme des tentations très dangereuses. Cela est d'autant plus vrai à une époque qui incite au péché sans cesse et partout. Mais parce que nous sommes les descendants de mai soixante-huit et - pire - que nous sommes dans l'ère du gender, les femmes pensent qu'elles sont comme les hommes dans ce domaine aussi. C'est de la folie ! Si le Créateur a voulu que l'homme soit actif, dit saint Thomas, et pour ainsi dire plus agressif sur le plan de la procréation, cela signifie qu'il faut accepter cet ordre en soi et en vue de donner des enfants à Dieu. Le refus des droits conjugaux doit être confessé comme un péché grave. Car, entre autres, il incite le conjoint à une concupiscence désordonnée, en plus peut-être de nous priver de la venue au monde de l'âme d'un autre enfant. Trop peu souvent on entend au confessionnal : "J'ai manqué à mes devoirs conjugaux".

Alors, chères femmes, que le monde veut rendre malades, habillez-vous le plus possible en femmes, et habillez ainsi vos filles, en les éduquant à être des épouses et des mères, et non des modèles de vanité. N'oubliez pas que votre mari est différent de vous, que votre fils doit être éduqué comme un homme. Chères femmes, ne vous faites pas les championnes involontaires du gender. Et posez-vous toujours cette question: que me conseillerait de faire la Très Sainte Vierge pour le bien de ma famille?

Loué soit Jésus-Christ

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Concernant l’abominable Déclaration prononcée aujourd’hui par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi

par Disputationes theologicae

Comment, en conscience, certains peuvent-ils encore se taire?

18 décembre 2023, Neuvaine de Noël

 

 

La déclaration de la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi selon laquelle il serait licite de bénir les couples homosexuels n'appelle aucun commentaire. Excepté celui-ci : c'est vrai, ils peuvent être bénis, par un exorcisme.

 

Disputationes Theologicae

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Synode: l'erreur...et la vitalité de l'Église

par Disputationes theologicae

Un soutien nécessaire aux Cardinaux en résistance

18 octobre 2023, Saint Luc l'Évangéliste

S. Athanase, un prélat qui ne s'est pas tû

Malgré tout, il y a de l'espoir. Il y a toujours eu de l'espoir, bien sûr, mais aujourd'hui le Seigneur nous encourage d'une certaine manière. La crise qui frappe l’Église depuis une soixantaine d’années semble aujourd’hui à son apogée. Les discours de certains pasteurs opèrent de manière toujours plus éhontée le renversement de la vérité et son remplacement par l’erreur (ou même pire). Cette terrible situation ouvre en même temps un horizon extraordinaire sur la force vitale de l'Église, qui trouve toujours en elle-même les ressources pour guérir les blessures, produisant des anticorps même lorsqu'elle est attaquée par la peste purulente du modernisme ou du néo-modernisme contemporain.

 

La récente résistance ouverte d'illustres Cardinaux aux dérives bergogliennes, tout récemment dans le soi-disant "Synode sur la synodalité", montre que le Seigneur insuffle du courage à certains pasteurs et que, si ceux-ci réagissent, tout le troupeau peut s’en trouver encouragé et stimulé. C'est pourquoi ils méritent notre soutien ouvert, celui des fidèles, des prêtres…et, on l’espère, celui d’autres évêques et cardinaux. Un soutien qui, comme le nôtre, n'implique évidemment pas une identification totale avec chacune des positions des courageux opposants, mais un soutien consciencieux à ceux qui - revêtus d'autorité - s'exposent objectivement pour le bien de la vérité catholique.

 

Voici à titre d’exemple quelques extraits des Dubia des très éminents cardinaux Brandmüller, Burke, Sandoval Íñiguez, Sarah, Zen Ze-kiun :

 

« […] C’est une autre préoccupation qui nous anime : nous sommes inquiets de voir qu’il se trouve des pasteurs qui doutent de la capacité de l’Évangile à transformer le cœur des hommes et finissent par leur proposer non pas une saine doctrine, mais des «enseignements selon leurs propres désirs» (cf. 2 Tm 4, 3)

 

[…] Cela est d’autant plus urgent à la veille du prochain Synode, alors que beaucoup souhaitent utiliser celui-ci pour nier la doctrine catholique, précisément sur les points sur lesquels portent nos dubia.

 

[…] des pasteurs et des théologiens, soutiennent aujourd’hui que les changements culturels et anthropologiques de notre époque devraient pousser l’Église à enseigner le contraire de ce qu’elle a toujours enseigné.

 

[…] est-il possible que l’Église enseigne aujourd’hui des doctrines contraires à celles qu’elle enseignait auparavant en matière de foi et de morale […] ?

 

[…] Nous craignons que la bénédiction des couples homosexuels ne crée de toute façon une confusion, non seulement dans la mesure où elle pourrait les faire apparaître analogues au mariage, mais aussi dans la mesure où elle présenterait de façon pratique les actes homosexuels comme un bien, ou tout au moins comme le bien possible que Dieu demande aux hommes dans leur cheminement vers Lui.

 

[…] l’enseignement constant du Magistère ordinaire universel, selon lequel tout acte sexuel en dehors du mariage, et en particulier les actes homosexuels, constitue un péché objectivement grave contre la loi de Dieu, indépendamment des circonstances dans lesquelles ils ont lieu et de l’intention avec laquelle ils sont accompli, est-il toujours valable ?

 

[…] le Synode des évêques qui se tiendra à Rome, et qui ne comprendra qu’une sélection choisie de pasteurs et de fidèles, exercera-t-il, au sujet des questions doctrinales ou pastorales sur lesquelles il sera appelé à s’exprimer, l’autorité suprême de l’Église, qui appartient exclusivement au Pontife romain et, una cum capite suo, au Collège des Évêques (cf. can. 336 C.I.C.) ?

 

[…] Dans Votre réponse, Votre Sainteté a précisé que la décision de saint Jean-Paul II dans Ordinatio sacerdotalis doit être tenue pour définitive. […] Néanmoins, dans le dernier point de Votre réponse, Vous ajoutez que la question peut encore être approfondie. […] Il nous faut donc reformuler notre dubium : l’Église pourrait-elle à l’avenir avoir la faculté de conférer l’ordination sacerdotale à des femmes, contredisant ainsi le fait que ce sacrement est réservé exclusivement à des hommes baptisés et que cela appartient à la substance même du sacrement de l’ordre, que l’Église ne peut pas changer ?

 

[…] un pénitent peut-il validement recevoir l’absolution sacramentelle si, tout en avouant un péché, il refuse de prendre d’une quelconque manière la résolution de ne pas le commettre à nouveau ? »

 

Dans toutes les situations de résistance, il est difficile pour ceux qui luttent sans le soutien de l'Autorité suprême de produire une impression qui fasse l'unanimité en tout point. Cette heure qui fait date exige cependant que nous fassions un effort pour soutenir les pasteurs qui témoignent, en laissant de côté certaines logiques trop "doctrinaires" (et parfois presque idéologiques) ou pire "de boutique", qui pourraient nous empêcher de soutenir un combat qui est bon en soi, même si sur certains points nos pensées sont différentes. A cet égard, nous voudrions attirer l'attention du lecteur sur les affirmations du cardinal Müller, dont l'absence parmi les cardinaux signataires de Dubia avait interpellé plus d'un analyste. Le cardinal Müller a attendu et a ensuite apporté son soutien à ses frères cardinaux. Peut-être aurait-il préféré une expression plus forte de désaccord. Il a en même temps publié un communiqué qui affirme en fait que la franc-maçonnerie et son "agenda" sont à l'œuvre au Synode, avec le soutien de quelques clercs Judas.

 

Il a déclaré :

« J’ai défendu la doctrine catholique contre le pseudo-modernisme, en particulier au cours des dix dernières années, remplissant ainsi devant Dieu, en conscience, ma responsabilité d’évêque et de cardinal pour le bien de la doctrine orthodoxe. Mais je suis heureux que d’autres, à leur manière, fassent ce qui est nécessaire et rappellent au pape la responsabilité que Dieu lui a confiée pour la préservation de l’Église dans “l’enseignement des apôtres” (Actes 2, 42).

 

À l’heure actuelle il existe une position hérétique, mais qui favorise la carrière, selon laquelle Dieu ne se révèle qu’au pape François par des informations directes dans l’Esprit Saint, et que les évêques n’ont qu’à répéter aveuglément ces illuminations célestes et à les transmettre mécaniquement comme des marionnettes parlantes. Un évêque, par contre, en vertu de sa consécration, est le successeur des Apôtres et l’enseignant authentique de l’Évangile du Christ, mais il exerce cette charge au sein du collège de tous les évêques avec le Pape comme principe visible toujours présent de l’unité de l’Église dans la vérité révélée et dans sa communion sacramentelle. Telle est la véritable doctrine de la primauté du pape et non le néo-papalisme de ceux qui veulent livrer l’Église du Christ à l’idéologie du capitalisme athée et anti-humain de Davos.

 

Leur prétexte frauduleux est l’adaptation de la Parole de Dieu prétendument obsolète, comme si dans le Christ toute vérité ne nous était pas donnée, aux normes d’une anthropologie pseudo-scientifique anti-mariage et d’une civilisation de mort (avortement, trafic d’embryons, euthanasie, mutilations corporelles par soi-disant changement de sexe).

Tout catholique croit en la vérité divine et catholique que en Pierre les évêques de Rome sont installés comme ses successeurs légitimes. Mais en tant que disciple théologiquement éclairé du Christ, il s’oppose aux caricatures de la papauté, tant à la polémique anti-romaine des réformateurs actuels qu’à la compréhension, à la manière d’un perroquet, du néo-papalisme ou papa-gayisme non catholique. La foi catholique est ridiculisée dans un contexte séculier qui ne croit pas à la réalité de la Révélation historique de Dieu dans le Christ et qui utilise le Pape avec son autorité - peu importe qu'il s'en rende compte ou qu'il y adhère naïvement - pour gagner les masses catholiques, considérées arriérées et non éclairées, au Nouvel Ordre Mondial 2030 ».

A nos lecteurs surtout ceux revêtus de l’ordre sacré nous faisons l’invitation (mais n’est-ce pas aussi un devoir grave?) de rendre public leur opposition à ce qui est en train d’arriver sous prétexte de “synodalité”.

Au sujet du Synode et des erreurs doctrinales qui s’y sont introduites, nous vous invitons à relire les articles :

- Dossier post-synodal. Combien de vérités de foi remises en cause?

- Synodalité collégiale et autocratie des lobbies

 

Don Stefano Carusi

Abbé Louis-Numa Julien

 

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Appele pour Fatima

par Disputationes theologicae

Au Vatican et à la conscience de chacun

 

22 août 2023, Cœur Immaculé de Marie

 

 

« Celui qui penserait la mission prophétique de Fatima terminée se ferait des illusions ». (S.S. Benoît XVI, 13 mai 2010)

 

La chronique, tant civile que religieuse, rappelle souvent l'actualité de Fatima. Pourtant, nous ne voyons aucun appel à une démarche adéquate en faveur de sa relance. Qu’attend-on de plus? Une autre âme damnée ? Le déclanchement d’une bombe atomique?

 

Le 11 février 2021, j'ai envoyé une lettre à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, énumérant les contradictions et les omissions de la publication officielle sur ce sujet, Il Messaggio di Fatima (2000), en demandant:

 

« 1. Pourquoi autant d’omissions et d’incohérences dans une brochure aussi courte?

 

2. Quand une révision en sera-t-elle faite ? (Plus de vingt ans se sont déjà écoulés depuis sa publication, intervenue elle-même quarante ans après 1960) ».

 

 

Réponse ? Un silence éloquent de cimetière (on continue cependant à se référer aux affirmations contenues dans la brochure, comme si de rien n'était). Idem pour le second envoi de la même missive. Pas même un accusé de réception (tant pis pour la plus grande "valorisation des laïcs et des femmes" tellement vantée, et tant pis pour la nouvelle transparence du Vatican).

 

Il est hautement souhaitable que de nombreux catholiques, par exemple les lecteurs de cette revue, envoient de telles lettres à Rome [Le Secret de Fatima. Devant ces questions précises Rome ne dément pas - Fatima. La (tardive) non-réponse de la Congrégation]. Le témoignage insoupçonnable du cardinal Bertone est également encourageant à cet égard: dans son livre sur le sujet, il affirme, à plusieurs reprises, que la [demi] publication du Troisième Secret en l'Année Sainte 2000 a eu lieu également grâce à l'insistance des mouvements consacrés à Fatima.

 

* * *

 

En même temps, il faut espérer que les ressources de Fatima "du domaine public" seront valorisées à leur juste mesure [cf. aussi Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous (Lc 13, 1-5)].

 

Nous pensons bien sûr au Saint Rosaire, dont la Vierge a demandé la récitation quotidienne à chacune de ses apparitions dans la localité portugaise.

 

Mais pensons aussi à la pieuse pratique réparatrice des cinq premiers samedis du mois, dévotion à laquelle la Très Sainte Vierge Marie (dans le Second Secret) a lié des promesses telles que: le salut de nombreuses âmes; la préservation des calamités et des persécutions; la véritable paix temporelle.

 

Face aux si grandes promesses contenues dans la plus grande apparition mariale de l’histoire, celle que la Présentation officielle du Troisième Secret désigne comme « la plus prophétique des apparitions », est-il sage de réagir par l’obstination ou par la résignation et la passivité?

 

 

Claudia Marchini

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Jusqu'où va le mensonge œcuménique

par Disputationes theologicae

Des Anglicans à la Fraternité Saint-Pie X... au détriment de la vérité

 

29 juin 2023, Saint Pierre et Saint Paul Apôtres

 

Œcuménisme en marche. L’anglican marié et franc-maçon Baker, soi-disant “évêque”, au trône papale du Latran. L’hérétique copte Tawadros II à l’autel papale du Latran. La Minoritenkirche, église au centre de Vienne dont la propriété a été transféré gratuitement par François à la Fraternité Saint Pie X.

 

Quelle est la dernière énormité bergoglienne en matière d'appartenance à l'Église ? Citons ses toutes dernières paroles, bien dans la ligne de ce qu'il a effectivement accompli avec les Anglicans protestants, les Coptes orientaux monophysites et...la Fraternité Saint-Pie X, qui tous acceptent complaisamment les concessions de sa "main tendue" œcuménique.

 

Il est évident que crise doctrinale, faux œcuménisme et énormités diverses ne sont pas l’apanage exclusif de ces dix dernières années, mais cela ne dispense pas d’examiner avec attentions les récentes détériorations et certains phénomènes.

 

Ecoutons Jorge Mario Bergoglio lui-même lors de l'audience du 29 mai 2023 : « Il y a quelques années, lors d'une rencontre de jeunes. Je suis sorti de la sacristie et il y avait une dame très élégante, riche aussi, avec un garçon et une fille. Cette dame, qui parlait espagnol, m'a dit : "Père, je suis heureuse d'avoir converti ces deux-là, celui-ci vient d'une telle et celle-là d'une telle". Je me suis mis en colère et j'ai dit : "Tu n'as rien converti, tu as manqué de respect à ces personnes, tu ne les as pas accompagnées. Tu as fait du prosélytisme et cela n'est pas évangéliser". Elle était fière d’avoir converti...». Se tournant ensuite vers les Barnabites, il s’est recommandé à eux en disant : « Le prosélytisme ce n'est pas évangéliser » parce que « notre annonce missionnaire n'est pas du prosélytisme, je souligne beaucoup cela, mais le partage d'une rencontre personnelle - "si tu veux, le Seigneur est comme ça, cette vie est ainsi ...", mais pas le prosélytisme - qui a changé notre vie. Sans cela, nous n'avons rien à annoncer, ni une destination vers laquelle marcher ensemble ».

 

Phrases qui - cela va sans dire - ont été reprises avec enthousiasme par toute la presse maçonnique, y compris celle de la gauche caviar... Voyez-vous, la dame n'était pas seulement catholique et soucieuse de la conversion de deux jeunes, mais elle était aussi élégante et riche!

 

Au passage, on peut s’interroger sur la véracité de ces historiettes récurrentes, car même si elles relèvent d’une approche vétéro-marxiste sudaméricaine largement décrépite (même un peu désagréable), elles sont si bien rodées qu’elles revêtent l’apparence d’un "manuel prêt à l’emploi"…

 

Cependant, cette fois-ci, nous pensons qu'il faut plaider en faveur de la cohérence bergoglienne entre ce qu'il dit et ce qu'il fait au niveau œcuménique. Il y a une logique. Une logique perverse, si l'on veut. Mais il y a une logique.

 

Car quel est l'intérêt d'accueillir les Anglicans pour une célébration à Saint Jean du Latran ? Pourquoi, le 18 avril 2023, faire "célébrer" et faire s'asseoir un "évêque" protestant hérétique sur la chaire du successeur de Pierre, dans la Cathédrale des Cathédrales catholiques ?

 

L'autorisation semblait venir de très haut...même si ensuite, face à certaines réactions, le Chapitre du Latran s’est vu obligé, comme d’habitude, "d’ajuster le tir". Manœuvre qui a été jugée par tous peu crédible, avec ses "confusions de traduction de l'anglais" qui ont fait sourire jusqu'aux journalistes. Il Messaggero a même évoqué des « tournures presque comiques »1.

 

Une "erreur de virgule d’anglais" a été évoquée pour plaider en faveur d’une impossibilité de bien comprendre : celui qui avait officiellement "pontifié" au Latran sur la Chaire de Saint Pierre était bien un "évêque", mais anglican, donc non validement ordonné et de surcroît marié et franc-maçon avoué. S’il s’agissait d’une erreur, alors pourquoi faire de même quelques jours plus tard avec un autre chef d'une secte schismatique et hérétique comme Tawadros II, et offrir, au chef de l' "église" copte hérétique, Saint Jean du Latran et profaner ainsi la basilique pour la deuxième fois en moins d'un mois ? Église la plus significative de la terre et du primat de Rome !

 

Pourquoi, œcuméniquement, le "pape des Coptes" a-t-il pu, d'abord enseigner (!) avec une catéchèse sur l'unité des chrétiens le 13 mai 2023, puis célébrer solennellement le 14 mai - dans la Cathédrale du Pape ! - pour tous les Coptes (schismatiques et hérétiques monophysites) présents à Rome, donnant ainsi l'impression qu'ils n'ont pas besoin de se convertir à l'Église catholique pour sauver leur âme ?

 

Cette fois-ci, il n'y a pas eu de déclaration attribuant le fait à des "erreurs de traduction" et à des "virgules" d’anglais. Maintenant, il n'y a même plus la feuille de vigne de l'anglais...et son Excellence Mgr Farrell parle au nom de François d'accueil...et même de « liberté religieuse »2.

 

Le concept devient clair, même pour ceux qui n'avaient pas voulu comprendre jusqu'à présent. Les églises catholiques peuvent être à disposition de tous ceux qui ne sont pas en communion avec l'Église, car telle est la nouvelle direction œcuménique, mais elles sont interdites à tous ceux qui sont soumis à l'autorité ecclésiastique et qui veulent célébrer le rite grégorien latin. Les mesures draconiennes qui ont aboli Summorum Pontificum en sont l’illustration.

 

Concernant les raisons profondes de cette aversion pour le rite traditionnel, dans les paroles autorisées d'un Pape (aspect qui a échappé à certains esprits sectaires), nous renvoyons à notre dernier article La vraie raison pour laquelle la Messe traditionnelle est "problématique".

 

 

Cela explique pourquoi, alors que Traditionis Custodes ferme les églises aux prêtres et aux Instituts qui célébraient le rite traditionnel et leur rend la vie impossible dans la célébration des Sacrements (sauf dans les cas où le bon sens catholique l'a emporté), un accord très, très pratique a été conclu avec la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X.

 

En effet, François a accordé et accorde encore aujourd’hui à cette société, qui à notre avis n’est pas formellement schismatique (même si certaines de ses dérives le sont), mais dont la situation est en rupture canonique avec Rome, plusieurs faveurs : 1) la faculté généralisée d'entendre validement les confessions sans avoir à demander aux évêques résidentiels ; 2) la faculté de célébrer validement les mariages en tout lieu ; 3) la faculté même d'ordonner des prêtres sans la permission de l'Ordinaire local, donc sans encourir aucune sanction canonique. Ce pouvoir, de fait, est d'ailleurs largement amplifié, à ce que l'on sait, par la Curie romaine, puisque lorsqu'elle est interrogée par l'évêque qui veut savoir s'il doit ou non sanctionner un prêtre parti avec la FSSPX, elle répond que - dans ce cas qui "tient beaucoup à cœur au Pape François" - l'œcuménisme "de fait" doit prévaloir aussi bien avec les frères Anglicans séparés du Latran qu'avec les frères Lefebvristes séparés... parce que nous sommes "Fratelli tutti"... sauf ceux qui célèbrent le Vetus Ordo Missae et qui n'appartiennent pas à la FSSPX !

 

Et le discours devient : "de fait" ne les sanctionnez pas. Les autres prêtres qui veulent célébrer le rite traditionnel le comprendront d'eux-mêmes, dans les diocèses ce sera souvent un "non", mais à la Fraternité Saint-Pie X je les laisserai bien tranquilles...et je leur donnerai ce qui les arrange. "De fait", un peu comme lorsque - "de fait" - j'accorde le Latran aux Protestants et aux Coptes ... "de fait".

 

François a été clair sur ce point, nous devons seulement « évangéliser » et non « faire du prosélytisme » car « notre annonce missionnaire n'est pas du prosélytisme, j'insiste beaucoup là-dessus, mais le partage d'une rencontre personnelle - "si tu veux, le Seigneur est comme ça, cette vie est ainsi...", mais pas du prosélytisme ». Ce discours sinistre de l’ "antiprosélitisme" avait déjà alarmé lors de la première année bergoglienne (voir Lettre ouverte au Cardinal Maradiaga). Son retour confirme pleinement les inquiétudes déjà exprimées à l’époque.

 

Il est évident que dans cette perspective, non pas de clarté, non pas de vérité, non pas d'appartenance visible à l'Église, mais seulement d’une générique « rencontre personnelle », les églises (entendues comme bâtiments) sont à donner de préférence à ceux qui sont séparés de l'Église, aux Anglicans, aux Coptes et - pourquoi pas - même à la Fraternité S. Pie X. Après tout, il ne s'agit que d'une « destination à trouver ensemble » au nom de la « liberté religieuse ».

 

Mais il ne faut pas soutenir ces groupes de catholiques « divisifs » (c’est l’hôpital qui se moque de la charité...) qui - tout en restant visiblement soumis à l'autorité romaine - rappellent au contraire qu'il y a un besoin de conversion pour les Anglicans et les Coptes, et qu'il y a un besoin, pour la Fraternité Saint-Pie X, au moins de vérité, de clarté et de correction de certaines dérives.

 

L'évêque d'A. l'a bien compris, lui qui a fermé un centre de messe traditionnelle ( pourtant bien aligné sur tous les aspects doctrinaux et liturgiques, entre autres par crainte de sanctions ) et a déclaré : « S'ils avaient été schismatiques comme la Fraternité Saint Pie X ou comme les orthodoxes, cela aurait été bien, mais le fait est qu'ils veulent être catholiques et continuer la Messe traditionnelle tout en restant dans l'Église, c'est inacceptable ». Peu de mois après et à peu de kilomètres, ouvrait un centre de Messe de la Fraternité S. Pie X. Ut unum sint ? Etrange Unité des chrétiens

 

Tout cela nous semble très clair : la politique est de pousser vers la sortie tous ceux qui adhèrent au Vetus Ordo Missae. Et ils donneront, ou plutôt ils donnent déjà, des églises aux "frères séparés" (à Vienne, par exemple, l'une des plus belles et des plus anciennes églises du centre a déjà été donnée gratuitement par François - avec passage de propriété ! - à la Fraternité S. Pie X !), les traitant tous comme des "églises sœurs fédérées", les Anglicans avec leur rite, les Coptes avec leur rite, l'Église lefebvrienne avec son rite.

 

Ainsi s’explique Traditionis Custodes et ses restrictions contre la messe traditionnelle dite par ceux qui sont soumis à l’autorité, alors que la Fraternité Saint Pie X bénéficie de concessions extraordinaires. La même situation très douloureuse est vécue par les catholiques de rite oriental unis à Rome, mais considérés comme un « obstacle à l'œcuménisme ». Avec cohérence et sacrifice ils ont choisi dans le passé la fidélité à Rome au prix de la persécution. Le nouveau courant ecclésial les traite comme un « obstacle » à la réalisation du (faux) œcuménisme. Celui sans vérité.

 

Le Vatican a de fait jusqu'à présent mieux traité les schismatiques que ses propres enfants, si quelqu'un en doute, qu’il demande aux prêtres catholiques orientaux de Syrie...

 

L’accueil des Anglicans au Latran, relève de la même logique et démolit l’action de Benoît XVI qui, malgré ses contradictions, avait créé l’Anglicanorum coetibus, structure favorisant le retour des Anglicans à l’Unité Catholique.

 

De la même façon, on persécute les catholiques qui célèbrent la Messe traditionnelle dans la fidélité à Rome et on favorise un "accord pratico-utilitaire", très politique - mais sans vérité ni clarté - entre Bergoglio et la FSSPX.

 

Don Stefano Carusi

 

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